L'Education nationale met en demeure l'établissement privé Stanislas sur l'instruction religieuse

La direction de l'institution parisienne se défend en évoquant "une demande nouvelle" sur ce point. Elle se targue de s'être mise en conformité sur les autres éléments qui lui étaient reprochés depuis 2023.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La façade du collège Stanislas, à Paris, le 7 mai 2025. (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / AFP)
La façade du collège Stanislas, à Paris, le 7 mai 2025. (ERIC BRONCARD / HANS LUCAS / AFP)

L'établissement privé parisien Stanislas a reçu une mise en demeure de l'académie de Paris sur ses cours de culture chrétienne, qui s'apparentent "à de l'instruction religieuse" et devra faire l'objet d'un "accord explicite des parents", a déclaré mardi 1er juillet le ministère de l'Education nationale. 

L'institution fera aussi l'objet d'une "attention particulière" sur l'application du programme d'éducation à la sexualité (Evars). Cette mise en demeure intervient après une inspection de contrôle de l'académie de Paris, pour vérifier que l'établissement catholique huppé s'est bien mis en conformité avec les recommandations de l'Inspection générale de l'Education (IGESR) formulées en juillet 2023.

Les députés Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (Renaissance), corapporteurs de la commission d'enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, née de l'affaire Bétharram, ont de leur côté jugé que cette mise en demeure n'était "pas à la hauteur de la répétition des manquements constatés", dans un courrier adressé au préfet de la région Ile-de-France, Marc Guillaume. Ils ont en conséquence demandé au préfet "d'examiner l'opportunité de résilier le contrat d'association entre l'Etat et l'établissement Stanislas", une demande déjà formulée à plusieurs reprises par Paul Vannier.

Mi-juin, ils avaient déjà interrogé "l'intégrité professionnelle" de la n°2 du ministère de l'Education nationale, Caroline Pascal, accusée d'avoir "invisibilisé les violences homophobes et sexistes" au sein de cet établissement.

Des accusations de dérives homophobes et sexistes

De son côté, le directeur du collège Stanislas, Igor Le Diagon, a souligné que son établissement était "en conformité avec dix des onze recommandations formulées". S'agissant de la onzième, relative à l'enseignement de la culture chrétienne, "nous avons été surpris d'apprendre le 28 mai dernier de la part des inspecteurs que celui-ci devrait désormais devenir facultatif. Il s'agit là d'une demande nouvelle", a-t-il ajouté. Tout en précisant que "des dispositions étaient en cours d'étude pour répondre à cette question", il a estimé que celle-ci "dépassait le seul cadre" de Stanislas et devrait être abordée "à l'échelle nationale". Il a promis que l'établissement serait "attentif à la bonne mise en place des programmes d'Evars".

L'ex-ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, avait saisi en février 2023 l'IGESR après des accusations de dérives homophobes et sexistes visant Stanislas relayées dans la presse. Le rapport issu de l'enquête a dévoilé des manquements et fait plusieurs recommandations. L'académie de Paris a ensuite "diligenté une mission de contrôle qui a mobilisé dix personnels" entre février 2024 et mai 2025, avec "une dizaine de visites de l'établissement" et des contrôles sur pièces, souligne le communiqué du ministère.

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