"L'État ne nous aide pas et on est vraiment démunis" : face aux difficultés du métier, ces AESH décident de démissionner
Les accompagnants des élèves en situation de handicap sont appelés à la grève jeudi pour dénoncer des conditions de travail qui se dégradent. Des conditions qui poussent parfois à la démission, comme Manon, que franceinfo a rencontré dans l'académie de Lyon.
Le ras-le-bol et la démission. Les AESH, ces personnels qui accompagnent les élèves en situation de handicap, sont appelées à la grève jeudi 16 janvier par quatre syndicats (FSU, CGT, Snalc et Sud). Avec la politique de l’école inclusive, de plus en plus d’enfants ont besoin d’un accompagnement personnalisé, en plus de l’enseignant, mais ces professionnels, dans l’immense majorité des femmes, sont trop peu nombreuses, et exercent souvent sans moyen et dans l’indifférence générale. Résultat : elles sont nombreuses à jeter l’éponge et à quitter carrément leur métier. Comme Manon, que franceinfo a rencontré dans l'académie de Lyon.
La jeune femme travaille 26 heures par semaine. Un temps non-complet subi, pour moins de 1 000 euros par mois. "Cela ne fait pas grand-chose, au bout d'un moment, ce n'est plus possible", assure-t-elle.
"Il faut porter les enfants handicapés dans les escaliers"
En plus de cela, son temps de travail est éclaté, réparti dans plusieurs écoles, ce qui engendre des frais kilométriques supplémentaires. Elle a donc décidé de quitter ce métier, qu'elle aime pourtant, à la fin de l’année. "L'État nous parle d'inclusion, c'est formidable, mais il faut mettre les moyens. Ca m'est déjà arrivé d'avoir un élève en fauteuil roulant, mais il y a des escaliers, alors il faut le porter parce que les chaises ne sont pas adaptées pour lui. Vis-à-vis de ça, l'Éducation nationale ne nous aide pas trop et on est vraiment démunis."
Les conditions de travail peuvent être très différentes, d’une école à un autre. Les relations avec les enseignants, aussi. Manon jette l’éponge, mais à regret.
"Ça m'attriste, parce que, mis à part ça, c'est un beau métier, qui est valorisant par rapport aux élèves."
Manon, ancienne AESHà franceinfo
"Quand on voit cette lueur dans leurs yeux, qu'on voit qu'ils ont compris, on se dit qu'on sert vraiment à quelque chose... Si tout ça était beaucoup mieux organisé, si on était beaucoup mieux formés, beaucoup mieux payés, le fait de quitter ce métier ne se poserait pas pour moi", confie Manon, qui aurait simplement souhaité "un peu de reconnaissance".
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