Grève des correcteurs du bac : "Dans ma longue carrière, je n'ai jamais vu ça", explique un professeur bientôt à la retraite
Yves Moreau, professeur de mathématiques était l'invité de franceinfo.
"Je prends ma retraite à la fin de l'année. Dans ma longue carrière, je n'ai jamais vu ça. Cette réforme Blanquer a été faite sans aucune concertation, c'est du caporalisme", déplore jeudi 4 juillet sur franceinfo Yves Moreau, professeur de mathématiques au lycée Victor Duruy à Paris.
>> Bac 2019 : découvrez les résultats de tous les candidats à partir du 5 juillet
Selon le ministre de l'Éducation nationale, jeudi soir, 30 000 copies du bac n'avaient toujours pas été rendues. Les jurys du bac ont été perturbés par des professeurs grévistes qui protestent contre les réformes du bac et du lycée, prévues par Jean-Michel Blanquer.
J'étais dans un autre lycée parisien que celui où j'exerce, ça s'est très très mal passé
Yves Moreau, professeur de mathsà franceinfo
"D'abord, quand on est arrivés, les présidents (qui sont des universitaires) et les vice-présidents (qui sont des enseignants du secondaire) étaient en réunion pour entendre la bonne parole ministérielle, et savoir ce que nous devions faire", raconte l'enseignant, qui prendra sa retraite à la fin de l'année.
"Dans mon jury, il n'y avait ni président, ni vice-président. Ils étaient grévistes tous les deux. Nous étions donc livrés à nous-mêmes, c'était très problématique, indique le professeur. Finalement, un inspecteur pédagogique régional a remplacé au pied levé. Nous avons voté, très majoritairement, contre le fait de délibérer, donc de prendre en compte le contrôle continu."
Un métier de plus en plus dur
C'est la solution trouvée par le ministre Jean-Michel Blanquer : remplacer par les notes du contrôle continu (obtenues durant l'année scolaire) les notes des copies retenues par les enseignants grévistes. "Cela constitue une évidente rupture d'égalité par rapport aux élèves qui, eux, n'auront pas eu cette possibilité. On a vu des candidats qui, au bac, se retrouvent avec des notes inférieures à celles qu'ils ont eues dans l'année", proteste Yves Moreau.
"On ne demande qu'une chose : qu'on ouvre des négociations, explique-t-il. Je pars avec une grande amertume, ce métier est de plus en plus dur, la charge de travail est de plus en plus énorme. Avant, les enseignants avaient à enseigner. Aujourd'hui, on doit faire tout, gérer les absences, l'orientation, etc... Et tout ça, au détriment des contenus. Tout cela accroît la sélection sociale, comme d'ailleurs cette réforme Blanquer", déplore le professeur.
À regarder
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
-
Robert Badinter : une vie de combats
-
La tombe de Robert Badinter profanée à Bagneux
-
Accord Hamas-Israël, la joie et l’espoir
-
"Qu’on rende universelle l'abolition de la peine de mort !"
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter