Gel du pass Culture : "Une double peine pour nos élèves", regrette une proviseure de lycée

Des enseignants en "colère" depuis l'annonce du gel du budget du Pass Culture collectif. Ils espèrent un revirement du gouvernement alors que la ministre de l'Éducation est entendue à l'Assemblée nationale mercredi.

Article rédigé par franceinfo
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Elisabeth Borne, est de nouveau interrogée mercredi 12 février par la Commission des affaires culturelles à l'Assemblée nationale à propos du Pass Culture. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)
Elisabeth Borne, est de nouveau interrogée mercredi 12 février par la Commission des affaires culturelles à l'Assemblée nationale à propos du Pass Culture. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

La suspension des budgets alloués au pass culture, pour leur part collective, continue de faire polémique. La ministre de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, est de nouveau interrogée mercredi 12 février par la Commission des affaires culturelles à l'Assemblée nationale sur cette décision du gouvernement. Ce pass culture collectif permet de financer des actions culturelles dans les établissements scolaires. La ministre s'est engagée à ce que les projets déjà réservés soient bien financés, mais de nombreux autres tombent à l’eau.

Dans un lycée de Nancy par exemple, les enseignants travaillent depuis plusieurs mois pour organiser un voyage à Paris. Ils ont réussi à valider au tout dernier moment certaines visites sur la plateforme du pass culture, mais pas toutes. Celle au Muséum d’Histoire Naturelle a notamment été annulée.

"Ça nous met vraiment dans un état de colère, parce que quand on organise un voyage, une sortie pour les élèves, ça nous demande énormément de préparation, de temps. Et on le fait parce que c'est vraiment une volonté d'ouvrir la culture aux élèves qui en sont souvent éloignés, en fonction de l'établissement dans lequel on travaille", se désole Arnaud, professeur de sciences de la vie et la terre.

"Colère et injustice"

Isabelle Guillaumet accueille également beaucoup d'élèves éloignés de la culture dans son lycée professionnel de St-Amand Montrond, dans un secteur très rural du Cher. "On a l'impression que ça fait un peu double peine pour nos élèves", regrette-t-elle.

"Il y a aussi de l'incompréhension parce que nous avons été prévenus du jour au lendemain"

Isabelle Guillaumet, proviseure dans un lycée professionnel de Saint-Amand-Montrond (Cher)

à franceinfo

Cette proviseure, également syndiquée au Syndicat National des Personnels de Direction de l'Éducation nationale (SNPDEN), va devoir faire une croix sur des ateliers prévus avec une compagnie de théâtre. L’objectif était pourtant de travailler sur des compétences au programme, comme l’expression orale et la confiance en soi. "La première réaction a été la colère, un sentiment d'injustice, d'autant plus pour nos élèves parce qu'on sait que c'est un public qui a besoin de ces données-là", dénonce Isabelle Guillaumet. Ces acteurs de l’éducation espèrent encore un revirement de la part du gouvernement.

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