"Nos élèves ont besoin de ces cours" : les syndicats enseignants manifestent contre le nouveau calendrier de la filière professionnelle

L'intersyndicale a appelé à une journée de mobilisation dans les lycées professionnels mardi. Elle pointe notamment la dernière réforme de la voie professionnelle qui permet aux élèves de choisir entre cours et stage en fin d’année.

Article rédigé par franceinfo
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Photo d'illustration d'un lycée à Reims dans la Marne. (CHRISTIAN LANTENOIS L'UNION/L'ARDENNAIS / MAXPPP)
Photo d'illustration d'un lycée à Reims dans la Marne. (CHRISTIAN LANTENOIS L'UNION/L'ARDENNAIS / MAXPPP)

Les syndicats parlent de "fiasco". À l'appel de l'intersyndicale, une journée de mobilisation est organisée mardi 14 octobre dans les lycées professionnels. Les enseignants se plaignent de conditions d'études et de travail dégradées et dénoncent notamment la dernière réforme de la voie professionnelle. Souhaitée par Emmanuel Macron, elle s'est appliquée pleinement l'année dernière pour la première fois. Les élèves de terminale avaient le choix en fin d'année entre continuer les cours ou partir en stage.

Cette enseignante d'anglais dans un lycée professionnel de Brive, garde un très mauvais souvenir du mois de juin : "Les couloirs étaient vides, les salles de classe étaient désertes. C'était un grand moment de solitude", témoigne Céline Droal qui représente aussi le syndicat Snuep-FSU dans le Limousin.

En cause, le nouveau calendrier de la terminale pro avec des épreuves de bac avancées à la mi-mai et ensuite six semaines laissées au libre arbitre des élèves : soit cours, soit stage. Mais la plupart sont tout simplement allés travailler.

"Ce n'est pas en enlevant des cours aux élèves les plus en difficulté que l'on va améliorer la qualification professionnelle en France"

Céline Droal, représentante du syndicat Snuep dans le Limousin

à franceinfo

Céline Droal regrette cette nouvelle réduction des heures d'enseignement : "Nos élèves sont des élèves en difficulté scolaire, en difficulté sociale. Ils ont besoin de ces cours. En France, les entreprises ne vont pas recruter ceux dont l'école ne voudrait plus", déplore la professeure.

Résultat : il y a eu moins de réussite au bac, affirme Nicolas Bonnet, proviseur à Libourne et représentant SNPDEN. "C'est particulièrement vrai sur le tertiaire. On est passé de 70% à environ 60% de réussite, c'est très net. On adhère complètement à l'objectif qui est d'élever le niveau de formation de nos élèves. Mais pour cela, il faut qu'on ait du temps à leur consacrer", avance le chef d'établissement. Ces syndicats veulent donc décaler les épreuves du bac en juin, comme avant, et stopper ce choix entre cours et stages à la fin de l'année.

Les syndicats enseignants manifestent contre le nouveau calendrier de la filière professionnelle - Noémie Bonnin

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