Généralisation du SNU : "Ça représente 50 000 postes d'enseignants et un million d'heures de cours perdues", déplore le SNPDEN-Unsa
Le secrétaire général du premier syndicat des chefs d'établissements estime que le SNU devrait rester, comme à l'heure actuelle, effectué sur la base du volontariat.
La généralisation du Service national universel, souhaitée par Gabriel Attal pour la rentrée 2026, représente "2,5 ou 3 millions d'euros, soit 50 000 postes d'enseignants", déplore mercredi 31 janvier sur franceinfo Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d'établissements, au lendemain du discours de politique générale du Premier ministre. Pour Bruno Bobkiewicz la généralisation du SNU en classe de seconde représente l'équivalent de "50 000 postes d'enseignants", mais aussi "un million d'heures de cours perdues".
franceinfo : Le Premier ministre a évoqué la mise en place de "travaux d'intérêt éducatif" pour les mineurs délinquants de moins de 16 ans. Êtes-vous preneur d'une telle mesure ?
Bruno Bobkiewicz : Il va falloir qu'on nous précise en quoi ça consiste et qui va devoir porter cette responsabilité, les établissements scolaires ou le côté justice. Ce sont des pratiques qu'on utilise déjà dans les établissements scolaires. Des mesures de responsabilisation sont, par exemple, mises en place, et parfois décidées par des conseils de discipline. Il y aussi des travaux d'intérêt général liés à la faute commise dans nos établissements. On est déjà dans une logique un peu similaire du "Tu casses, tu répares ; tu salis, tu nettoies ; tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter", pour reprendre les termes du Premier ministre. Et cette logique est bien comprise en général par les élèves et les familles.
Gabriel Attal souhaite également que le port de l'uniforme à l'école soit généralisé à la rentrée 2026 si son expérimentation se révèle concluante. Cette mesure vous convient-elle ?
C'est le problème de l'Éducation nationale. Quand on a des intentions, on fait comme si on expérimentait alors que la décision est déjà prise. On est très inquiet de cette mesure. Je rappelle d'abord que cette expérimentation existe dans les territoires d'outre-mer. Elle n'apporte a priori pas de plus-value particulière et représente beaucoup de logistiques, de difficultés organisationnelles, et beaucoup d'argent.
"On préfère de l'humain plus que du tissu."
Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsaà franceinfo
Je comprends l'idée, car c'est quelque chose de populaire chez les parents, mais d'un point de vue concret, éducatif et en réalité de fonctionnement, ça pose un certain nombre de problèmes et ça ne résout pas tout.
Le Premier ministre a annoncé par ailleurs le lancement de travaux en vue d'une généralisation du Service national universel à la rentrée 2026. Qu'en pensez-vous ?
Là, on est sur une expérimentation qui se fait sur la base du volontariat. Les élèves qui y participent sont plutôt contents du dispositif. Mais pour nous, il fallait s'arrêter là. Depuis le début on est inquiet de cette généralisation. L'inspection générale estimait il y a quelques temps cette généralisation à 2,5 ou 3 milliards d'euros. C'est 50 000 postes d'enseignants. Il faut savoir ce qu'on veut et quelle est la priorité. Qui dit généralisation du SNU dit deux semaines de cours perdues pour tout élève de Seconde car ça se fera forcément sur le temps scolaire. On fait la chasse aux heures perdues et [avec cette généralisation] va en générer presque un million.
Quand Gabriel Attal était encore ministre de l'Éducation nationale, il a décidé l'arrivée à la rentrée prochaine de groupes de niveaux en français et en mathématiques en Sixième et Cinquième. Avez-vous les professeurs supplémentaires promis ?
C'est insuffisant sur l'ensemble du territoire. Pour nous il y a trois problèmes sur ce sujet. Il y a le problème de fond : on a peur d'une école à plusieurs vitesses avec l'isolement des élèves en difficulté pendant que les autres avancent. La deuxième inquiétude c'est que pour l'instant il n'y a pas de texte et c'est compliqué de travailler sans texte. Enfin, le troisième sujet est celui des moyens. Certains établissements n'ont pas eu d'heures supplémentaires pour mettre en place ce dispositif et sont en grande difficulté.
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