"Si on parle de l'état de l'école en général, évidemment que la situation est extrêmement inquiétante", déclare Édouard Geffray, ministre de l'Éducation nationale

Édouard Geffray a remplacé Elisabeth Borne au ministère de l'Education nationale. Il alerte aussi sur la "santé physique et psychique des élèves".

Article rédigé par franceinfo
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Le nouveau ministre de l'Education Edouard Geffray. (ALAIN JOCARD / POOL)
Le nouveau ministre de l'Education Edouard Geffray. (ALAIN JOCARD / POOL)

"Si on parle de l'état de l'école en général, évidemment que la situation est extrêmement inquiétante", déclare mercredi 22 octobre sur France Inter Édouard Geffray, ministre de l'Éducation nationale.

"Elle est extrêmement inquiétante en termes de niveau. Elle est inquiétante en termes d'inégalités sociales et scolaires, elle est aussi extrêmement préoccupante en termes de santé physique et psychique des élèves", détaille le nouveau ministre, qui affirme que ce sont ses "trois priorités".

"Travailler sur la qualité pédagogique du service public de l'enseignement"

Édouard Geffray dit vouloir "travailler sur la qualité pédagogique du service public de l'enseignement" et particulièrement "changer de braquet sur la formation continue". Par ailleurs, le ministre dit vouloir se concentrer sur les "15% des collèges" qui "concentrent 40% des grandes difficultés scolaires". "Soit on continue à saupoudrer, à vouloir faire la même chose partout, soit on concentre des moyens supplémentaires, notamment avec la démographie, et un effort pédagogique particulier sur ces 15 % de collèges. Et moi, c'est ce que je vais faire", assure-t-il. 
 
Dans ce contexte, il estime que l'Éducation nationale "est un sujet prioritaire" pour l'exécutif, malgré la valse des ministres - sept ministres de l'Éducation nationale en trois ans. "Tout le monde a un peu 'subi' les incertitudes des derniers mois. Maintenant, il faut regarder en avant. Je suis là pour à la fois voir ce qu'on peut faire, comment résoudre les problèmes, préparer la rentrée prochaine", explique Édouard Geffray. "C'est ça l'urgence, pour l'instant, il nous faut un budget pour préparer la rentrée", insiste-t-il. 

Un million d'élèves en moins dans les écoles maternelles et élémentaires entre 2018 et 2028

Le budget de l'Éducation nationale pour l'année 2026 prévoit une hausse de 200 millions d'euros mais plus de 4 000 postes d'enseignants vont être supprimés. Le ministre a mis en avant l'effondrement démographique pour justifier cette baisse des effectifs. Ce à quoi plusieurs syndicats rétorquent qu'il faut justement profiter de la baisse démographique pour alléger les classes, souvent surchargées. "Ce n'est pas une question d'argument, c'est une question de réalité", répond Édouard Geffray. "Dans les écoles maternelles et élémentaires, entre 2018 et 2028, on aura perdu 1 million d'élèves, c'est absolument considérable. L'école est en première ligne de l'effondrement démographique. Vous ne le voyez pas encore sur le marché du travail, mais nous, on le voit tous les jours dans nos classes. Le budget qui a été préparé, qui est un point de départ, tire en partie les conséquences de la démographie", assure-t-il. 
 
"Il y a des endroits aujourd'hui en France où, malheureusement, il n'y a plus d'enfants, et donc il y a des endroits où effectivement on est obligé de supprimer des postes", insiste-t-il. Édouard Geffray précise par ailleurs que ces suppressions de postes "ne suivent pas la démographie". "Si on suivait la démographie, on aurait dû retirer 8 000 ou 9 000 postes cette année", estime le ministre. 
 
Le ministre de l'Éducation nationale assure que sur ces questions, le débat est "ouvert" : "Le Premier ministre a dit les choses très clairement, il a dit on propose, le Parlement débat et le Parlement vote. Donc par définition, les débats sont ouverts, dans un contexte budgétaire qui est extrêmement contraint, mais il est ouvert." 
 
Interrogé enfin sur les rémunérations des enseignants, le ministre de l'Éducation nationale affirme que son ministère va "continuer à faire des efforts", notamment sur les 25 premières années de carrière "où la progression est très faible". "Ce qui est faisable et ce que j'espère faire, sous réserve de ce qui sera adopté en projet de loi de finances, c'est d'augmenter les promotions parce que ce sont les promotions qui permettent de gagner des échelons et donc de voir sa rémunération augmenter", détaille-t-il. 

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