Surveillante de collège tuée : Élisabeth Borne demande "qu'une minute de silence soit observée jeudi à midi dans tous les établissements"

La ministre de l'Éducation, invitée mercredi de France Inter, a assuré vouloir "protéger l'école et celles et ceux qui la font vivre".

Article rédigé par franceinfo
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Elisabeth Borne, ministre de l'Education, le 11 juin 2025 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)
Elisabeth Borne, ministre de l'Education, le 11 juin 2025 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Élisabeth Borne demande, mercredi 11 juin sur France Inter, "qu'une minute de silence soit observée jeudi à midi dans tous les établissements", après la mort mardi d'une surveillante, tuée par un élève à Nogent (Haute-Marne), lors d'une opération de contrôle des sacs devant le collège Françoise-Dolto. La victime, Mélanie G., âgée de 31 ans, a reçu plusieurs coups de couteau. Un élève de 14 ans a été immédiatement interpellé et placé en garde à vue à la gendarmerie.

La ministre de l'Éducation, qui s'est rendue sur place mardi, affirme que "protéger l'école et celles et ceux qui la font vivre est une priorité absolue", alors que la droite dénonce du "laxisme", la gauche pointant un "manque de moyens". "Ce qui s'est passé hier [mardi] est un drame épouvantable, indique Élisabeth Borne. Le fait que ce jeune de 14 ans tue de sang-froid cette jeune femme devant les gendarmes, c'est effrayant." "C'est vraiment toute la communauté éducative qui est sous le choc et la nation toute entière. C'est pour ça que moi, j'ai demandé qu'une minute de silence soit observée demain à midi dans tous les établissements", soutient la ministre.

"On ne peut pas organiser des fouilles tous les jours"

La ministre de l'Éducation nationale n'est pas favorable à des fouilles systématiques, "on ne peut pas organiser des fouilles tous les jours devant tous les établissements", souligne-t-elle. En revanche, "je suis ouverte à tout ce qui peut permettre d'éviter l'introduction d'armes dans les établissements. C'est un travail qu'on mène avec les collectivités qui sont responsables de la sécurisation des enceintes scolaires, les départements pour les collèges, les régions pour les lycées", indique Élisabeth Borne. "On peut, avec ceux qui le souhaitent, tester tous les dispositifs, les portiques, les tourniquets." 
 
"Je pense qu'il faut qu'on agisse ensemble avec les collectivités pour assurer au maximum la sécurité dans les enceintes scolaires, que ça reste des sanctuaires", insiste Élisabeth Borne.

"Il ne s'agit pas de faire des bunkers, il s'agit d'assurer la sécurité au sein des établissements. Ca passe notamment par des opérations de fouilles inopinées et aussi par une très grande vigilance sur les problèmes psychologiques que peuvent rencontrer des élèves."

Elisabeth Borne, ministre de l'Education

à France Inter

"Et c'est pour cela que j'ai annoncé tout un volet de santé mentale, avec la demande que j'ai faite à tous les établissements d'avoir d'ici à la fin de l'année un protocole pour repérer et faire prendre en charge, avec tous les partenaires de l'école, les jeunes qui ont des difficultés psychologiques", rappelle-t-elle. Cela passe par "la mise en place de deux adultes repères qui sont formés pour détecter les signaux de malaise psychologique chez les jeunes et un conseiller par département pour accompagner ces jeunes". Elle rappelle aussi avoir annoncé un renforcement "des effectifs d'infirmiers et d'infirmières, d'assistants de service social, de psychologues à l'Éducation nationale, on doit renforcer les moyens". 

Concernant l'interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans, promis par Emmanuel Macron mardi soir, la ministre estime qu'il faut "protéger nos jeunes de la surexposition aux écrans". Les réseaux sociaux "banalisent la violence" et font "perdre leurs repères à notre jeunesse", selon elle. "On peut nous dire que c'est très compliqué, mais on a face à nous des plateformes qui ont tous les moyens technologiques, estime-t-elle. C'est leur responsabilité aussi de nous aider à protéger nos jeunes de ces contenus violents." 

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