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Toulouse : les deux jeunes candidats au djihad en garde à vue

Après leur retour de Turquie, les deux adolescents attirés par le djihad en Syrie ont été placés en garde à vue ce mercredi matin à Toulouse. Ces garçons de 15 et 16 ans ont répondu à une convocation de l'antenne toulousaine de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Les auditions, possibles au maximum sur deux jours étant donné leur jeune âge, devaient porter sur leurs parcours et leurs soutiens éventuels.

Evelyne Chatelais

Radio France

Publié le 29/01/2014 16:42 Mis à jour le 02/05/2014 15:05

Temps de lecture : 2min

Les deux lycéens avaient quitté leurs proches début janvier avec l'intention de mener le djihad en Syrie. L'un est rentré de Turquie dimanche,
le second lundi : c'est le seul qui aurait pu entrer en Syrie, sans combattre, ce qui n'est pas confirmé. La police les a laissés quelques jours en famille avant de
les convoquer ce mercredi matin, à la représentation toulousaine de la Direction
centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ces services s'occupent du double dossier : ils sont chargés de surveiller le territoire et de lutter contre la cyber criminalité. Me Agnès Dufetel-Cordier, l'avocate de l'un des jeunes prévient qu'elle ne pas entendre parler "de procès du terrorisme ", rappelant que "son client est un enfant ."

Les
enquêteurs cherchent à connaître précisément le trajet et son financement des deux adolescents sur le
territoire français et à l'étranger. Des détails sur les sites internet qu'ils
auraient pu consulter sont aussi nécessaires pour comprendre leur envie de
laisser tomber le lycée et leurs familles pour rejoindre des combattants
islamistes en Syrie. S'ils acceptent de renouer avec leur études en seconde au
lycée des Arènes de Toulouse, le proviseur Denis Demersseman se dit prêt à accueillir les deux élèves.

L'inquiétude d'une famille

La famille de l'adolescent de 16 ans est restée discrète sur
le départ et le périple du garçon, en revanche les proches du plus jeune, âgé
de 15 ans avaient lancé un appel sur France Info. Le père disait sa conviction qu' "un lavage de
cerveau sur internet " avait changé son fils, et qu'il était "victime d'un réseau ".

Le projet des deux lycéens
a-t-il été renforcé par un réseau radical où les deux amis se sont-ils radicalisés
mutuellement ? Du recrutement par les réseaux sociaux a-t-il été organisé ?
C'est tout le travail des enquêteurs de mettre au clair ces départs inquiétants. Ils creuseront aussi la piste d'éventuels
individus isolés menant sur le terrain du prosélytisme en faveur du djihad.

La présence de Français en Syrie

Selon le ministère de l'Intérieur, 250 Français combattent
en ce moment en Syrie et 21 y sont morts. Sur les candidats au djihad, une
douzaine de mineurs ont tenté ou réussi à mener à bien leur voyage vers la Syrie. Reste à
savoir si l'un des deux adolescents de Toulouse,
le plus jeune, a réussi à passer la frontière depuis la Turquie.