Un instituteur révoqué par le régime de Vichy est réintégré 70 ans après
Jean Souque, 94 ans, a été officiellement réintégré par le ministère de l'Education nationale.
Le régime de Vichy l'avait révoqué car il avait refusé de participer au Service du travail obligatoire (STO). Soixante-dix ans plus tard, le ministère de l'Education nationale a annoncé, mardi 24 décembre, la réintégration officielle de Jean Souque, 94 ans, instituteur ariégeois à la retraite.
En 1943, le jeune instituteur de 24 ans a la charge d'une classe dans le village de Seix (Ariège) lorsqu'il est convoqué pour le STO, direction la Pologne où il est censé participer à l'effort de guerre allemand. "Bien entendu, il n'était pas question que j'aille au service des Allemands", se rappelle-t-il aujourd'hui.
Le réfractaire décide, avec un groupe d'amis, de passer la frontière espagnole pour rejoindre les forces françaises libres en Afrique du Nord. Rapidement interpellé et emprisonné en Espagne, il est libéré en novembre 1943 et finit par rejoindre le Maroc, où il décide de s'engager dans une unité combattante de l'armée gaulliste. Il participe ensuite au débarquement de Provence, à compter du 15 août 1944, puis remonte la vallée du Rhône et rejoint l'Alsace "en combattant continuellement".
Une carrière normale malgré tout
Au printemps 1945, il franchit le Rhin et est grièvement blessé quelques jours plus tard, atteint d'une balle dans la cuisse. Son lieutenant, médecin dans le civil, parviendra à lui ligaturer l'artère fémorale, avant qu'il puisse être hospitalisé. Fin de la guerre pour Jean Souque. C'est à son retour en Ariège, en novembre 1945, qu'il apprend par sa mère sa révocation de l'Education nationale par le régime de Vichy, défait entre-temps.
"J'ai été voir mon directeur du cours complémentaire, un M. Palmade. Il m'a accompagné pour rencontrer l'inspecteur d'académie. Celui-ci a dit : 'Ne vous inquiétez pas, on va lui donner un poste et pour le reste, ça s'arrangera'".
Jean Souque reprend alors le cours normal de sa carrière, qu'il terminera comme directeur d'école à Saint-Girons, à une vingtaine de kilomètres de Seix. Il demande à plusieurs reprises la régularisation de sa situation, en vain. Il "est réintégré en qualité d'instituteur, à compter du 28 juillet 1943", selon un courrier du ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, en date du 19 décembre 2013 et transmis à la presse.
À regarder
-
Une finale en or : "C'est une famille qui a gagné"
-
Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou... La liste des ministres du gouvernement Lecornu II
-
Cookie, burger : le croissant à toutes les sauces
-
Sauvetage spectaculaire : hélitreuillé depuis l'Arc de triomphe
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
-
Taux immobiliers : est-ce le moment d'acheter ?
-
La panthéonisation de Robert Badinter
-
Cancer : des patientes de plus en plus jeunes
-
"Le Bétharram breton" : 3 établissements catholiques dénoncés par d'anciens élèves
-
Cessez-le-feu à Gaza : un premier pas vers la paix
-
Quand t'as cours au milieu des arbres
-
Il gravit la tour Eiffel en VTT et en 12 min
-
Pourquoi on parle de Robert Badinter aujourd'hui ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter