Plusieurs plaintes déposées contre le groupe de crèches privées La Maison Bleue

Selon le syndicat des professionnels de la petite enfance, il ne s'agit pas de "problèmes isolés”.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une crèche La Maison Bleue à Dijon. (JC TARDIVON / MAXPPP)
Une crèche La Maison Bleue à Dijon. (JC TARDIVON / MAXPPP)

Plusieurs plaintes, notamment pour négligence, visent le groupe de crèches privées La Maison Bleue, a appris France Inter, mercredi 17 septembre. Selon le syndicat national des professionnels de la petite enfance, depuis quelques mois, les dossiers de salariés de la Maison Bleue s'accumulent. Le SNPPE a donc décidé de porter plainte pour mise en danger de la vie d'autrui, infractions financières et infractions au Code du travail.

Le président du syndicat, Cyrille Godfroy, explique à France Inter que La Maison Bleue "est vraiment la première entreprise dans laquelle nous avons le plus de dossiers à suivre. Sur les problématiques de gestion RH, de difficultés de conditions de travail qui sont de plus en plus importantes et qui nous font bien sentir que ce ne sont pas des problèmes isolés mais bien un problème qui est au niveau du groupe dans son ensemble".

Dans un communiqué, le SNPPE explique notamment que "cette plainte s’appuie sur une convergence de faits et d’éléments révélés ces derniers mois : retards de salaires, conditions de travail dégradées, enquêtes journalistiques (Arte, Victor Castanet), et rapport IGAS caviardé". En effet, l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a déjà pointé, dans un rapport publié au mois de juin, "des défaillances en matière de qualité d’accueil du jeune enfant" dans des crèches de La Maison Bleue ainsi que des "non-conformités à la règlementation", par exemple de "fausses déclarations" ou encore des "anomalies dans les comptes sociaux".

La direction invoque des "difficultés de recrutements, ou de l'absentéisme"

Contactée par France Inter, La Maison Bleue parle d'enquêtes journalistiques sur des "faits passés". Claire Laot, directrice générale du groupe réfute toute politique de suroccupation des berceaux mais fait état de "difficultés de recrutements, ou de l'absentéisme" dans "un métier en tension" et "appelle les pouvoirs publics à revaloriser le métier de la petite enfance".

Le syndicat national des professionnels de la petite enfance a également porté plainte contre le groupe de crèches privées People & Baby pour "pour escroquerie, abus de confiance, abus de bien social", rejoignant une action ouverte par Anticor en novembre 2024, déposée après les révélations du livre du journaliste Victor Castanet.

Une seconde plainte a été déposée contre La Maison Bleue par une famille, à Dijon. La main de leur petite fille de 3 ans a été brûlée au deuxième degré à cause d'une projection de purée lors du déjeuner. Un "incident" qui "s’est produit dans un contexte d’une crèche qui est sous le coup d’un arrêté préfectoral pour réduire le nombre de places. Il y a eu beaucoup de turnover au niveau des équipes", relate la mère de la petite fille et ajoute qu’"il y a eu d’autres incidents avec d’autres enfants qui auraient occasionné des renvois de personnel". Interrogée sur le cas de cette fillette, la direction de Maison Bleue déplore un évènement indésirable isolé et déclare faire évoluer ses procédures de sécurité.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.