Fin de vie : le débat qui divise les soignants
Ils multiplient les conférences de presse, les tribunes dans les journaux et défendent parfois des visions opposées. A quelques jours de la présentation d'un projet de lois sur la fin de vie, les soignants expliquent leurs positions.
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Ils ne veulent pas que la loi instaure l'aide active à mourir, à savoir le suicide assisté ou l'euthanasie. Mardi 19 septembre au soir, une dizaine de représentants d'organisations soignantes ont organisé une conférence de presse pour expliquer leur avis sur le sujet, alors que le ministère de la Santé doit présenter son projet de loi la semaine prochaine.
>> Neuf questions autour du débat sur la fin de vie en France
Pour Évelyne Malaquin-Pavan, infirmière, les outils actuels, les soins palliatifs, la sédation profonde et continue sont suffisants. "Aujourd'hui, on a tout ce qu'il faut dans la loi actuelle, elle n'est pas appliquée. On a tous les éléments pour pouvoir effectivement répondre à nos situations palliatives d'accompagnement des personnes", argumente-t-elle.
"On n'a pas besoin de cette nouvelle loi."
Évelyne Malaquin-Pavan, infirmièreà franceinfo
Le risque de ne plus chercher d'autre solution
Pour le docteur Ségolène Perruchio, vice-présidente de la Société française de soins palliatifs, les professionnels de santé ne doivent pas donner la mort, peu importe la méthoe utilisée. Elle craint notamment que cette option empêche de chercher des solutions. "Le risque majeur est qu'à la question d'un patient qui va me dire 'docteur, j'en ai assez, je veux mourir, il faut que ça s'arrête', au lieu de lui demander 'pourquoi vous me dites ça et comment je peux faire pour vous aider ?', je vais lui dire : 'Est-ce que vous répondez aux critères de la loi ? Comment va-t-on organiser ça ? Quand ?' On n'aura plus l'espace pour le pourquoi et pour l'aide."
"Donner la mort, c'est pour moi une forme d'abandon. Ça ne relève pas du champ du soin."
Ségolène Perruchio, vice-présidente de la Société française de soins palliatifsà franceinfo
"C'est finalement l'ultime soin"
Au contraire, l'aide active à mourir est un soin, estime le docteur François Blot, réanimateur dans un centre anti-cancer. Il a signé récemment une tribune dans le journal Le Monde avec 102 autres soignants. Il défend le rôle du médecin dans la procédure et ne veut pas que cette mission soit déléguée à d'autres personnes, comme cela est prévu dans certains pays. Il prône une implication "des professionnels de santé, et pas n'importe lesquels, ceux qui suivent le patient depuis longtemps, le médecin traitant ou le médecin spécialiste. Pour lui, il faut que ce soit le médecin qui aide son patient. C'est finalement l'ultime soin."
>> Projet de loi sur la fin de vie : le gouvernement étudie ce qui se pratique à l'étranger
S'il y a une nouvelle loi sur le sujet, François Blot faut qu'elle prévoit "que ce soit eux qui fassent et qu'il n'y ait pas de passage de relais vers des bénévoles associatifs qui viendraient de l'extérieur, comme c'est le cas en Suisse." Il ne veut pas non plus d'une "prescription d'une pilule qu'on irait chercher tout seul chez le pharmacien, comme en Oregon (Etats-Unis)", ajoute-t-il.
Aucun médecin n'y sera forcé
Une chose sur laquelle tous sont d'accord, le ministère de la Santé aussi : une clause de conscience devra être instaurée. Les soignants qui ne souhaitent pas accompagner les patients dans l'aide active à mourir n'y seront pas obligés.
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