Fin de vie : les députés divisés sur le fait d'aborder la mort dans les programmes scolaires

Un article de la proposition de loi sur la fin de vie et les soins palliatifs propose d'introduire ce sujet dans les programmes scolaires, au primaire et au secondaire. Le texte est actuellement débattu à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des lycéens dans une classe, le 29 février 2024 à Colmar (Alsace). Image d'illustration. (VANESSA MEYER / MAXPPP)
Des lycéens dans une classe, le 29 février 2024 à Colmar (Alsace). Image d'illustration. (VANESSA MEYER / MAXPPP)

Présent dans la proposition de loi sur la fin de vie et les soins palliatifs, dont l'examen se poursuit mercredi 14 mai, l'article 8bis propose d'introduire dans les programmes scolaires des séances d'information sur le cycle de la vie et de la mort, au primaire et au secondaire. Une proposition qui divise les parlementaires, a constaté France Inter.

Pour la députée Horizons de Seine-Maritime, Agnès Firmin-Le Bodo, la proposition a du sens, il faut parler de la mort dans les salles de classe. "Ça m'a été exprimé par des lycéens qui m'ont dit qu'ils n'abordaient jamais cette question, alors qu'on voit de plus en plus d'enfants, et d'enfants jeunes, qui sont confrontés à la mort", explique-t-elle. "L'idée est de faire comprendre que la mort fait partie de notre parcours de vie, tout simplement", résume l'ex-ministre de la Santé sous le gouvernement d'Elisabeth Borne.  

Le risque d'une surcharge de l'Education nationale

"Il faut protéger nos enfants", répond le député Rassemblement national, Julien Odoul. Le texte prévoit la participation de bénévoles pour assurer ces séances, issus d'associations laïques, apolitiques, qui accompagnent les familles confrontées à la mort. Un danger, pour le député de l'Yonne : "Ce n'est pas du tout le rôle d'associations militantes, qui vont se présenter devant les enfants avec des biais, qu'elles soient pour ou contre l'euthanasie, peu importe".  
 
Dans le camp présidentiel, la députée (Ensemble pour la République) Nicole Dubré-Chirat s'interroge sur la surcharge possible côté Éducation nationale. "Je trouve que là, on est en train de charger beaucoup l'Éducation nationale, dont la priorité est quand même d'apprendre à lire, écrire, argumenter, etc.", défend la députée du Maine-et-Loire "Il ne faut pas demander à l'école de prendre en charge tout ce qu'on ne peut plus faire à l'extérieur", pointe-t-elle, rappelant que la maltraitance et l'éducation à la vie affective et sexuelle ont déjà été ajoutées au curriculum. 

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.