Féminicide de Nathalie Debaillie : le frère de la victime se félicite de la condamnation de l'Etat pour "faute lourde" mais va faire appel
La victime avait été assassinée sauvagement par son ex-conjoint en 2019, malgré de multiples alertes auprès du commissariat. Sa famille est satisfaite de la condamnation de l'Etat, mais considère que la décision du tribunal exonère en partie les services de police de leurs erreurs.
"Ça matérialise des années de combat." Nicolas Debaillie s'est dit satisfait, jeudi 5 juin sur franceinfo, après la condamnation de l'Etat la veille pour "faute lourde" dans le féminicide de sa sœur, Nathalie. Cette mère de deux enfants a été assassinée en 2019 près de Lille, après des mois de menaces et de harcèlement de son ex-conjoint qui l'avait amenée à déposer plusieurs mains courantes et une plainte.
"On prend ça comme une victoire juridique et un geste fort dans le combat contre les violences faites aux femmes".
Nicolas Debailliesur franceinfo
La première chambre civile du tribunal de Paris a reconnu dans son jugement "un dysfonctionnement traduisant l'inaptitude du service public de la justice à remplir la mission qui lui était confiée". Nathalie Debaillie, enlevée sur son lieu de travail, séquestrée et égorgée, avait averti quatre fois la police des menaces incessantes de son ex-compagnon, en vain. Lors du procès pénal devant les assises en juillet 2024, la représentante du parquet avait tenu à présenter les excuses de l'institution à la famille de la victime face aux dysfonctionnements constatés.
Cette première victoire ne signifie pas pour autant la fin du combat pour les proches de la victime, morte à 47 ans. Car, dans le jugement, "la faute a été reconnue partiellement", regrette Nicolas Debaillie. En effet, le tribunal n'a retenu une faute lourde que partielle, évoquant "une perte de chance de 50%" pour la victime au regard de "la particulière détermination de l'auteur des faits", précise le jugement, consulté par franceinfo.
Un jugement considéré comme insuffisant par la famille
Concrètement, le tribunal considère que même si la plainte avait été prise correctement par la police, la détermination de Jérôme Tonneau, l'auteur du féminicide, était telle, qu'il serait possiblement quand même passé à l'acte. "On nous dit, et donc on dit à toutes les femmes qui se présentent dans un commissariat : 'Ben écoutez, si le mec veut vraiment vous tuer, il y a une chance sur deux pour qu'il y arrive'", déplore Nicolas Debaillie.
"Donc qu'est-ce qu'elles font ? Elles attendent chez elles que la mort arrive ?", interroge-t-il, en colère. "Notre Etat, notre système, ne peut pas dire ça à une femme", considère le frère de la victime, qui a donc décidé de faire appel. "Ça peut paraître paradoxal, mais on veut que ça aille beaucoup beaucoup plus loin pour sauver d'autres femmes. On ne peut pas accepter cette décision en l'état".
En 2023, 96 femmes ont été victimes d'un féminicide conjugal en France, selon le dernier bilan publié par le ministère de l'Intérieur. Les chiffres 2024 seront connus en fin d'année.
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