L’Italie bouleversée après les féminicides de deux étudiantes à seulement quelques jours d’intervalle

Elles s’appelaient Ilaria Sula et Sara Campanella. Elles étaient toutes les deux étudiantes, âgées de 22 ans. Et toutes les deux ont été victimes de féminicide il y a quelques jours en Italie.

Article rédigé par franceinfo - Aurore Richard
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Temps de lecture : 3min
Un hommage à Ilaria Sula, à l'université La Sapienza, à Rome en Italie le 3 avril 2025. (FRANCESCO FOTIA / AVALON / MAXPPP)
Un hommage à Ilaria Sula, à l'université La Sapienza, à Rome en Italie le 3 avril 2025. (FRANCESCO FOTIA / AVALON / MAXPPP)

L’Italie est sous le choc après deux féminicides en à peine quelques jours. Deux étudiantes ont été tuées fin mars, l’une par son ex-petit ami et l’autre par un camarade d’université qu’elle avait éconduit. 

Le 25 mars, une valise abandonnée dans une décharge sauvage près de Rome est retrouvée. À l’intérieur, se trouve le corps d’une jeune femme disparue depuis quelques jours. Il s’agit d’Ilaria Sula, une étudiante en statistiques à l’université La Sapienza de Rome, âgée de 22 ans. Elle a été attaquée à l’arme blanche par son ex-petit ami, Mark Antony Samson, un étudiant en architecture. Ce dernier a avoué le crime, selon la presse italienne.

Une autre étudiante, elle aussi âgée de 22 ans, Sara Campanella a été tuée lundi 31 mars, en pleine rue, devant de nombreux témoins, à Messine en Sicile, par un camarade d'université, Stefano Argento. Ce dernier la harcelait depuis des mois et elle l'avait éconduit. Le jeune homme a lui aussi reconnu les faits d’après la presse italienne.

Des rassemblements à Rome, Messine et Bologne

Après ces deux féminicides, des rassemblements se sont tenus mercredi 2 avril pour réclamer des mesures fortes contre les violences faites aux femmes. À Rome notamment, plusieurs centaines d’étudiants se sont réunis devant l’université La Sapienza, où étudiait Ilaria Sula. À Messine, en Sicile, où a été tuée Sara Campanella, une marche aux flambeaux a eu lieu le même jour et a rassemblé plusieurs milliers de personnes.  

Ces drames surviennent seulement quatre mois après la condamnation à perpétuité d’un étudiant qui avait poignardé à mort, d'au moins 75 coups de couteau, son ex-petite amie. Le meurtre de Giulia Cecchettin, une étudiante de 22 ans en génie biomédical à Padoue, par Filippo Turetta en novembre 2023 avait déjà bouleversé l’Italie et relancé le débat sur les violences faites aux femmes.

Après ce drame fin 2023, le gouvernement italien a adopté le 7 mars dernier un projet de loi faisant du féminicide un crime à part entière, et non plus une simple variante de l’homicide. La Première ministre, Giorgia Meloni, avait alors salué "un nouveau pas en avant […] pour contrecarrer la violence envers les femmes".

En 2024, en Italie, le nombre de féminicides s’est établi à 99 selon le ministère de l’Intérieur (dont 61 femmes tuées par leur partenaire ou ex-partenaire), et à 97 selon l’association "Pas une de moins" qui répertorie les crimes contre les femmes. Ces chiffres correspondent à tous les homicides de femmes commis dans l’entourage familial ou affectif. (En France, le dernier bilan du ministère de l'Intérieur comptabilise, en 2023, 96 féminicides conjugaux. Pour la même année, le collectif #NousToutes en dénombrait 134.)  

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