Le dramaturge Pierre Notte mis en examen pour viol sur un ancien élève
Le metteur en scène, figure du théâtre français, fait l'objet d'une plainte déposée en décembre 2021 par un de ses anciens élèves qui parle dans "Libération" d'une relation d'"assujettissement".
Le dramaturge et écrivain Pierre Notte a été mis en examen le 25 avril pour "viol sur mineur en abusant de la qualité que lui confère sa fonction", a appris franceinfo lundi 6 mai par le parquet de Paris, confirmant une information de Libération. Son avocat, Jean-Baptiste Riolacci, précise qu'il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour "viol commis par une personne étant ou ayant été concubin". Il est actuellement placé sous contrôle judiciaire.
Le plaignant, Alban K., un ancien élève de Pierre Notte aujourd'hui âgé de 37 ans, a déposé plainte en décembre 2021 contre le metteur en scène pour "viols et agressions sexuelles sur mineur par un adulte ayant autorité". Pour tenter de faire accélérer la procédure, il dépose une autre plainte avec constitution de partie civile en septembre 2022 — "obligeant la désignation d'un juge d'instruction" — précisent à franceinfo les avocates d'Alban K., Léa Forestier et Alix Aubenas. "Il avait les idées très noires", glissent-elles.
Les deux hommes se sont connus lorsque Pierre Notte, aujourd'hui âgé de 54 ans, était "intervenant dans le cadre d'ateliers de théâtre dispensés dans le lycée dans lequel étudiait Alban K.", précise Jean-Baptiste Riolacci, ajoutant qu'ils "ont eu une relation amoureuse pendant sept ans". La mise en examen de Pierre Notte concerne la période de mars 2004 à janvier 2005, soit le début de la relation entre les deux hommes, lorsque Alban K. était encore mineur.
Une relation "dominée par la peur"
Alban K. assure avoir subi "plusieurs viols" de la part de Pierre Notte, soulignent ses avocates. Dans sa plainte, citée par Libération, il parle d'une relation "de dépendance dominée par la peur" et d'un "assujettissement". Il décrit au journal des comportements abusifs, affirmant que le dramaturge lui interdisait par exemple de se laver, sous peine de "crises sans fin". Il raconte également que son alimentation était très contrôlée. "Il n’y avait aucune liberté ni dans le choix des aliments ni dans leur quantité toujours restreinte", a-t-il déclaré au quotidien.
Une enquête préliminaire a eu lieu, au cours de laquelle "les enquêteurs sont allés consulter l'entourage de Pierre Notte ainsi que plusieurs de ses anciens élèves de l'atelier de théâtre au cours duquel il avait rencontré Alban K.", confie une source proche du dossier, qui note qu"aucune autre accusation n'est ressortie". A l'issue de cette enquête, une confrontation a eu lieu entre les deux hommes fin avril, ajoute cette même source.
Auprès de Libération, Pierre Notte, présumé innocent, se dit "anéanti par la situation", affirmant avoir vécu "une histoire d'amour". Il souligne que leurs "nombreux échanges (les lettres, les messages audios qu’il [lui] laissait, les photos et les mails qu’il [lui] adressait, etc.) montrent qu’Alban n’était ni terrorisé, ni impressionné, ni contraint, ni forcé, ni soumis".
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