Violences à l'école : depuis l'affaire Bétharram, deux à trois collectifs de victimes se créent chaque semaine dans des écoles privées

"C'est monstrueux, ça émerge d'un peu partout", commente auprès de France Inter l'entourage de la ministre de l'Education nationale.

Article rédigé par franceinfo
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Le ministère de l'Education nationale à Paris. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)
Le ministère de l'Education nationale à Paris. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

Depuis le début de l'affaire Bétharram, deux à trois collectifs d'anciens élèves se créent chaque semaine dans des établissements privés sous contrat avec l'Etat pour dénoncer des faits de maltraitances scolaires, quelles qu'elles soient, a appris, lundi 14 avril, France Inter auprès de l'entourage de la ministre Elisabeth Borne.

"C'est monstrueux, ça émerge d'un peu partout", commente auprès de France Inter l'entourage de la ministre de l'Education nationale. Cette libération de la parole est évidemment issue de l'affaire Bétharram. "Je suis très heureuse même si ça ne devrait pas être le terme, qu'il y a ait une vraie libération de la parole et peut-être, avec ces collectifs, vont-ils oser parler de ce qu'il leur est arrivé", réagit auprès de France Inter Hélène Laubignat, qui préside l’Association des parents d’élèves de l’enseignement catholique (Apel).

"C'est une responsabilité pénale que nous avons tous"

"Nous devons, en tant que parents, et nous avons une réelle responsabilité, être des lanceurs d'alerte. C'est une responsabilité pénale que nous avons tous. Brisons le silence, lancez des alertes et faites des signalements", ajoute-t-elle.

L’affaire Bétharram concerne des accusations de violences physiques, psychologiques et sexuelles commises sur des élèves de l’institution catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques) entre les années 1950 et 2010. Plus de 200 plaintes ont été déposées, impliquant des prêtres, surveillants et parfois des élèves, avec des faits allant de châtiments corporels à des abus sexuels graves.

L’affaire a pris une ampleur médiatique et politique en 2024 après la création d’un groupe Facebook par d’anciens élèves, révélant l’omerta autour de ces actes. Une enquête judiciaire est en cours, et une commission parlementaire examine les défaillances du contrôle étatique des établissements privés. Accusé par la gauche d'avoir menti sur sa connaissance des violences et agressions sexuelles au collège lycée de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), qui a été fréquenté par plusieurs de ses enfants, François Bayrou "récuse" tout mensonge, parlant de "polémiques artificielles".

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