L'Autriche expulse un criminel syrien, une première dans l'Union européenne ces dernières années

Cette décision "s'inscrit dans le cadre d'une politique d'asile stricte", selon le ministre de l'Intérieur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de l'Intérieur autrichien, Gerhard Karner, lors d'une conférence de presse à Graz (Autriche) le 17 juin 2025. (ERWIN SCHERIAU / APA / AFP)
Le ministre de l'Intérieur autrichien, Gerhard Karner, lors d'une conférence de presse à Graz (Autriche) le 17 juin 2025. (ERWIN SCHERIAU / APA / AFP)

Une décision qui "s'inscrit dans le cadre d'une politique d'asile stricte et donc juste". Le gouvernement autrichien a annoncé jeudi 3 juillet l'expulsion dans son pays d'origine d'un criminel syrien, une première dans l'Union européenne ces dernières années, selon Gerhard Karner, ministère de l'Intérieur.

Pour ce dernier, Vienne "envoie un signal fort : l'Autriche expulse systématiquement les criminels condamnés, désormais également vers la Syrie. Nous poursuivrons sur ce chemin avec détermination et rigueur", a-t-il ajouté. Le pays alpin, qui n'avait pas procédé à une telle expulsion depuis environ 15 ans, se félicite de "montrer la voie en Europe". Il compte près de 100 000 Syriens, dont de nombreux ont fui la guerre civile.

Gerhard Karner s'était rendu fin avril en Syrie avec son homologue allemande pour discuter du retour des réfugiés dans leur pays et des moyens de renforcer la coopération sécuritaire. Après la chute du dictateur Bachar al-Assad en décembre 2024, le débat sur l'accueil des Syriens a ressurgi en Europe, plusieurs Etats annonçant un gel des procédures de demandes d'asile dans un contexte de forte progression électorale des partis d'extrême droite.

Le statut de près de 3 000 réfugiés a été révoqué

L'Autriche est allée plus loin. Elle a entamé des procédures pour révoquer le statut de quelque 2 900 réfugiés et a stoppé les démarches de regroupement familial, une mesure que le nouveau gouvernement dirigé par un chancelier conservateur veut étendre à l'ensemble des nationalités. Il est sous pression du FPO. La formation d'extrême droite se trouve dans l'opposition, mais est devenue le premier parti du pays dans les urnes et les sondages.

Les autorités ont même offert la somme de 1 000 euros aux Syriens acceptant de repartir au pays. Pour l'heure, 350 sont volontairement rentrés depuis fin 2024, contre 200 au total en 2023 et 2024, selon les chiffres officiels.

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