Le sentiment de discrimination persiste voire augmente à la deuxième génération d'immigrés, d'après l'Insee
L'Institut national de la statistique et des études économiques a publié jeudi le portrait social de la France en 2024.
Mieux intégrés mais plus discriminés : c'est ce qui ressort de l'une des études du portrait social de la France en 2024 de l'Insee publiée jeudi 21 novembre sur le sentiment de discrimination qui persiste voire augmente à la deuxième génération d'immigrés.
Selon la définition de l'Insee, un immigré est une personne née étrangère à l'étranger et résidant en France. D'après cette étude, 34 % des enfants d'immigrés originaires d'Afrique ou d'Asie se déclarent plus discriminés que leurs aînés de la première génération (huit points de plus). Quant aux descendants d'immigrés nés en Europe, 19 % se déclarent moins discriminés ces dernières années que les immigrés européens (six points de moins).
Globalement, même si c'est davantage le cas pour les descendants d'immigrés européens, la seconde génération d'immigrés, toutes origines confondues, est pourtant mieux intégrée que ceux de la première génération, en terme de niveau d'études, de métier, de logement et de conditions de vie qui sont bien plus favorables. En revanche, et c'est tout le paradoxe de l'intégration selon l'Insee, malgré de meilleures conditions socio-économiques que leurs aînés, le fait que ces descendants d'immigrés hors Europe soient nés et aient grandi en France, leur citoyenneté française ne les protège pas des discriminations et du racisme. Au contraire même, selon les auteurs de cette étude.
D'après l'Insee, plus on est diplômés, plus on est sensibilisés aux situations de discriminations et d'inégalités et plus on est amenés à les déclarer. Ces discriminations sont plus élevées pour les personnes originaires d'Afrique ou du Maghreb ou les personnes de confession musulmane. Plus ces enfants d'immigrés sont diplômés, plus ils accèdent à des sphères professionnelles élevées. Selon les auteurs de l'étude, ils se retrouvent donc en interaction avec plus de personnes non immigrées et ils se déclarent, dans ce contexte, plus souvent discriminés, avec par exemple des expériences de plafond de verre dans une carrière.
Le "déni de la qualité de Français"
Ces discriminations se manifestent dès l'école. 19 % des descendants d'immigrés non-européens, et notamment du Maghreb ou d'Afrique, déclarent avoir été moins bien traités dans le cadre d'une orientation par exemple à cause de leur origine ou de leur couleur de peau, contre 8 % des descendants européens. Cette expérience du racisme, jeune, en milieu scolaire fait que ces personnes ont trois fois plus de risques de déclarer avoir subi des discriminations ces cinq dernières années.
Autre enseignement notable de l'étude de l'Insee : le sentiment persistant de ne pas être vus comme des Français comme les autres. C'est le fait d'être fréquemment renvoyés à leurs origines, ce que l'Insee appelle le "déni de la qualité de Français". 29 % des descendants d'immigrés d'origines asiatique et africaine déclarent y être confrontés contre 8 % pour les immigrés européens de la deuxième génération.
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