Loi immigration : la Fédération des acteurs de la solidarité appelle Emmanuel Macron à "clarifier les choses" face au "déchaînement de déni de réalité"
"Ce dont ce pays a besoin, c'est un accueil organisé et maîtrisé où notamment les gens puissent tranquillement travailler là où il y a des besoins dans les entreprises", estime Pascal Brice sur franceinfo, jeudi 9 novembre, alors que la loi immigration est actuellement examinée au Parlement.
Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars), a appelé, jeudi 9 novembre sur franceinfo, Emmanuel Macron à intervenir "pour clarifier les choses" alors que la loi immigration est examinée actuellement au Parlement. L’article 3, qui visait à régulariser les travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension, a été supprimé par le Sénat pour une gestion "au cas par cas" par les préfets.
Pascal Brice dénonce "un recul" et "un déchaînement de déni de réalité". Il estime que "l’attitude du gouvernement" au Sénat "a été d'une ambiguïté extrêmement préoccupante". Selon lui, il est temps qu’Emmanuel Macron, le gouvernement et les parlementaires "mettent un terme à cette dérive qui nous met aux antipodes des exigences républicaines".
franceinfo : Un dispositif au cas par cas, c’est une avancée ?
Pascal Brice : Ce serait même un recul par rapport aux déjà très lourdes difficultés pour les personnes qui sont là, qui ne demandent qu'à travailler. On assiste au Sénat à une sorte de déchaînement. Le Sénat est réputé pour apporter de la sagesse dans notre vie politique. On en est loin. On a vraiment un déchaînement de déni de réalité. Du point de vue des personnes en précarité étrangères, des besoins des entreprises, de la santé publique, du climat dans ce pays, on assiste à quelque chose qui est extraordinairement préoccupant. Il est temps que les uns et les autres se ressaisissent.
Qu’entendez-vous par "se ressaisir" ?
Le Sénat non seulement récuse la proposition du gouvernement qui vise à ouvrir un tout petit peu plus les régularisations, mais revient en arrière par rapport aux possibilités actuelles de régularisation. On dit : "Ces gens-là ne viennent que pour se faire soigner, toucher des allocations". Donc, on alimente cette stigmatisation et dans le même temps, on les empêche de travailler. Nous demandons de la cohérence, du sang-froid de manière à ce qu'on en revienne à des choses simples. Ce dont ce pays a besoin, c'est un accueil organisé et maîtrisé où notamment les gens puissent tranquillement travailler là où il y a des besoins dans les entreprises.
Vous ne croyez pas à un appel d’air ?
C’est une perte de sang-froid. Personne ne dit que la question de l'immigration est simple à aborder en l'état du pays avec les tensions de tout ordre qui y règnent. Il faut accueillir, notamment les persécutés, il faut accueillir pour les entreprises. Il faut limiter, organiser. Il faut maîtriser parce qu'il y a des interrogations sur l'intégration d'ordre culturel, des interrogations sociales. Mais là, il s'agit d'autre chose. Il s'agit de passions tristes. Il s'agit de livrer des étrangers à la stigmatisation. Le gouvernement proposait de manière déjà extraordinairement limitée de le faire dans les secteurs en tension, de manière justement à ne pas peser sur les salaires, de manière simplement à ce que des hommes et des femmes étrangères qui sont là puissent tout simplement travailler sans déranger personne.
Il n'y a pas d'appel d'air en la matière. C’est un déchaînement qui nous éloigne de la sagesse dont nous avons, sur bien des questions, besoin notamment sur l'immigration. Il est temps que le président de la République, le gouvernement, l'Assemblée nationale, les députés mettent un terme à cette dérive qui nous met aux antipodes des exigences républicaines. C'est l'appel de notre fédération.
Vous souhaitez qu’Emmanuel Macron intervienne directement ?
L'attitude du gouvernement au Sénat a été d'une ambiguïté extrêmement préoccupante. Il faut que le président de la République clarifie les choses. La question de l'immigration n'est pas facile à aborder dans l'état du pays. Il faut accueillir, il faut limiter. Eh bien que le président de la République clarifie les choses. Dans une République, on ne livre pas les étrangers à la stigmatisation, on organise l'accueil, on le maîtrise pour le travail, pour les soins, pour l'accueil des persécutés.
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