OQTF dangereux "enfermés" à Saint-Pierre-et-Miquelon : une proposition "réaliste" et "faisable", estime Laurent Wauquiez

Le président du groupe Droite Républicaine à l’Assemblée nationale explique que son "objectif" est "d'avoir un effet dissuasif".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, était l'invité de franceinfo, mercredi 23 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l’Assemblée nationale, était l'invité de franceinfo, mercredi 23 avril 2025. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le député LR Laurent Wauquiez a de nouveau défendu, mercredi 23 avril sur franceinfo, sa proposition d'installer un centre de rétention administratif pour les étrangers sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) dans l'archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, qu'il juge "réaliste" et "faisable".

"Moi au moins j'ai le courage de mettre une proposition sur la table, je dis qu'elle est faisable", a-t-il appuyé. "Vous n'êtes pas indigné par le fait qu'on laisse des OQTF dans nos rues et que dans 90% des cas ils sont relâchés en liberté et que nous n'arrivons pas à les reconduire dans leur pays à plus de 10% ?", s'est interrogé le patron des députés Les Républicains. "La force de ma proposition est qu'elle ne nécessite pas de changer la loi, il suffit juste de faire un centre de rétention administrative" sur ce territoire d'Outre-mer situé au large du Canada et qui ne fait pas partie de l'espace Schengen, supposant un accord avec Ottawa. "On peut le faire", a-t-il martelé. Laurent Wauquiez assure s'inspirer de l'Australie qui envoie certains migrants arrivés illégalement dans un camp de l'île Christmas, un atoll du Pacifique qui se trouve à 2 300 km au nord-ouest des côtes australiennes. 

"Soit ils rentrent chez eux, soit ils partent à 4 000 km"

"La force de mon objectif, c'est d'avoir un effet dissuasif. Aujourd'hui, les OQTF dangereux ont intérêt à rester sur le territoire français. Avec ma proposition et cette alternative simple, ils n'auront plus intérêt", a-t-il souligné, rappelant qu'il souhaite faire passer la limite de passage en centre de rétention de 90 jours à un an et demi. "On met les OQTF face à une seule option : soit ils rentrent chez eux, soit ils partent à 4 000 kilomètres d'ici (…) pendant un an et demi", a-t-il expliqué, ajoutant être "convaincu" que ces personnes "prendront la décision de rentrer chez eux". "Ce que je propose n'est pas une anomalie", a-t-il poursuivi, assurant que des centres de reconduite à la frontière existent à Mayotte, La Réunion ou encore en Guadeloupe. "Je suis conscient que cette proposition suppose un travail de préparation auprès des habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon, mais au moins qu'on teste", a-t-il ajouté.

Cette proposition choc arrive quelques semaines avant le congrès LR qui doit désigner mi-mai le nouveau président du parti. "J'assume de mettre des propositions sur la table qui sont destinées à secouer l'impuissance et l'absence de résultats que nous avons dans notre pays", a-t-il répété. Face à "la cohorte de ceux qui veulent que rien ne change et qui s'indignent (…), quelle est leur proposition ?", a-t-il questionné. "Notre devoir, quand on est politique, ce n'est pas d'avoir des paroles, c'est d'avoir des actes", a-t-il assuré. "Moi je préfère avoir le courage d'aller secouer ce qui est inacceptable, mettre des idées sur la table, faire avancer les choses", a-t-il ajouté.

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