Suppression de l’aide médicale d'Etat : le directeur général de l’AP-HP exprime sa "très vive inquiétude"
Cette réforme "coûterait à la fin plus cher et elle constituerait un choc pour l'hôpital public", selon Nicolas Revel, invité jeudi 9 novembre sur France Inter.
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Nicolas Revel, directeur général de l’AP-HP, a exprimé jeudi 9 novembre sur France Inter sa "très vive inquiétude" alors que les sénateurs ont voté la suppression de l’aide médicale d'Etat (AME), dispositif qui prend en charge les frais médicaux des personnes en situation irrégulière sur le sol français, dans le cadre du projet de loi immigration.
"Si cette réforme allait au bout, elle aurait un effet délétère sur notre système de santé. Elle coûterait à la fin plus cher et elle constituerait un choc pour l'hôpital public", a-t-il déclaré. C’est "la réaction du directeur de l’AP-HP que je suis, mais aussi de la communauté médicale et soignante très majoritairement", a-t-il souligné.
Le texte voté par les sénateurs prévoit que seules seraient prises en charge des personnes atteintes de pathologies graves ou celles qui subissent des douleurs aiguës.
Attendre que quelqu'un soit très malade pour pouvoir le soigner et le prendre en charge, c’est faire tout le contraire de ce que l'on veut faire qui est d'essayer de diagnostiquer les gens le plus vite possible.
Nicolas Revel, directeur général de l'AP-HPsur France Inter
L'objectif est de "les traiter et de les soigner le plus tôt possible pour éviter, soit quand ils sont infectieux et contaminants, qu'ils diffusent la maladie autour d'eux, soit quand ils ont des maladies graves qui ne sont pas transmissibles comme un cancer ou un diabète, qu'ils s'aggravent", a-t-il expliqué. Selon lui, le risque est "qu'ils deviennent des patients beaucoup plus lourds à prendre en charge, avec des hospitalisations plus longues et beaucoup plus coûteuses", a-t-il précisé. Si cette réforme est adoptée, "il y a, à mon sens, un risque d'aggravation des dépenses. On ne les aura pas tout de suite, mais dans les premières années", a-t-il averti.
Le directeur de l'AP-HP ne voit pas bien les bénéfices de la réforme
Nicolas Revel ne voit pas les soignants de l’AP-HP "renvoyer un patient au motif que sa douleur ne serait pas suffisamment aiguë ou que sa pathologie ne serait pas encore suffisamment grave". 420 000 personnes sont bénéficiaires de l’AME en France, sans compter ceux qui y auraient droit au dispositif sans le demander. Le directeur de l’AP-HP ne voit pas très bien les bénéfices de cette réforme : "Ceux qui pourraient choisir la France au motif que l’AME existe, c'est quand même plutôt des gens déjà malades plutôt que des gens jeunes et bien portants. Quand on est déjà malade parce qu'on a un cancer ou un diabète, on se dit : je vais plutôt aller en France plutôt qu'ailleurs, parce qu'il y a un dispositif. Le paradoxe, c'est que quand vous regardez le texte voté par le Sénat, ces gens-là seront pris en charge", a-t-il expliqué.
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