Incivilités : un maire des Yvelines instaure un couvre-feu nocturne pour les mineurs

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Article rédigé par France 2 - M. Bougault, V. Thibier, A. Joudi, J. Pelletier, M. Cauwel, E. Jarlot. Édité par l'agence 6Medias
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Un mot des parents obligatoire pour les mineurs qui veulent sortir le soir. C'est désormais la règle instaurée par le maire de Triel-sur-Seine (Yvelines), qui souhaite ainsi lutter contre la hausse des incivilités nocturnes dans sa commune. Une mesure qui fait débat.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Au pied de l'hôtel de ville, l'arrêté municipal est placardé sur les panneaux d'affichage. Quelques lignes qui font aujourd'hui polémique. Désormais, les mineurs doivent avoir une autorisation parentale pour sortir la nuit dans les rues de Triel-sur-Seine (Yvelines). Un couvre-feu imposé de 23 h à 5 h, qui laisse dubitatifs des jeunes filles de 15 ans rencontrées ce mardi matin. "Il n'y a pas vraiment de raison d'interdire à tout un tas de personnes qui vivent à Triel de faire ce qu'elles veulent de leur vie, finalement", juge l'une d'elles. Une autre abonde : "Je pense que c'est un peu dommage parce que ça a été mis en place à cause d'enfants qui avaient des comportements perturbateurs et que cela impacte toute la jeunesse de la ville."

Pour justifier sa décision, le maire, Cédric Aoun, met en avant une recrudescence d'actes d'incivilité commis par des mineurs dans sa commune. Il affirme vouloir redonner le pouvoir aux parents. "Au lycée, vous autorisez votre enfant à sortir lorsqu'il est en cours. C'est la même chose. Nous, on veut juste vérifier que les parents soient bien au courant que leurs enfants puissent traîner dans la rue, dehors, vers deux heures du matin. Parce que la majorité du temps, on s'est aperçu que les parents n'étaient pas au courant", explique l'édile.

Une amende de 135 euros en cas de récidive

Les mineurs qui sortiraient sans un mot de leurs parents s'exposent dans un premier temps à un rappel à la loi, puis à une amende de 135 euros en cas de récidive. La mesure divise les habitants. "Je pense que c'est un peu exagéré parce que nous ne sommes quand même pas une ville exposée à la délinquance", estime un homme. "C'est l'été, ils ont envie d'aller jouer un peu (...), ce n'est pas pour ça qu'ils vont faire des bêtises", juge un autre. "Tout ce qu'on voit et tout ce qu'on entend maintenant, je trouve que ce n'est pas une mauvaise idée", pointe une riveraine.

Triel-sur-Seine n'est pas la première commune à prendre un tel arrêté. Nice (Alpes-Maritimes), par exemple, a déjà instauré un couvre-feu l'été dernier, mais uniquement pour les jeunes de moins de 13 ans.

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