Détenus radicaux regroupés : "une bombe à retardement" pour la contrôleure des prisons
Dans un rapport publié ce mardi, Adeline Hazan en charge du contrôle des prisons, critique les "U2P", ces "unités de prévention du prosélytisme" censés isoler les détenus islamistes : "Les conditions de regroupement des détenus radicaux ne sont pas réunies."
Pour ce rapport, la contrôleure des prisons et ses équipes ont rencontré les personnels pénitentiaires de Fresnes, le seul endroit où l'on regroupe aujourd'hui les détenus les plus ancrés dans l'islamisme. L'un de ces "regroupés" témoigne. "Certains détenus me font peur. Ils veulent me mettre la tête à l'envers. Je ne veux pas rester avec eux ". Pour le directeur de Fresnes au contraire : "Regrouper, cela fait baisser la pression dans le reste de la détention ."
Alors que le dispositif de "regroupement des barbus" comme disent les surveillants, expérimenté à Fresnes fin 2014 doit être introduit d'ici la fin de l'année dans trois nouvelles prisons, Fleury, Osny et Lille-Annoeullin, la contrôleure des prisons remet en cause son principe et le juge "potentiellement dangereux " dans son avis publié ce mardi au Journal officiel - voir plus.
Dans l'attente des outils nécessaires
Selon Adeline Hazan, la France n'a pas les outils pour évaluer le niveau exact des détenus radicaux dans ses prisons. Ce mélange est détonant. On ne mesure pas ses effets pervers à long terme. Ce que résume un cadre de la pénitentiaire ainsi : "Ce sera tout bénéfice pour les recruteurs. Ils trouveront sur place tous ceux dont ils ont besoin. Ils échangeront leur carte de visite pour plus tard ".
Interrogé sur France Info, Adeline Hazan a estimé que la mesure de regroupement a été annoncée "trop tôt" et "sans recul" par Manuel Valls, "dès le 21 janvier" a-t-elle rappelé. Ce qui l'inquiète, c'est la promiscuité possible entre les détenus "qui sont partis sur un coup de tête en Syrie et ceux qui ont tête l'idée de mener des attentats" . Et même ceux là, ajoute-t-elle, "je pense qu'il ne faut pas les regrouper" .
"Faire ce mélange détonant entre des détenus particulièrement dangereux, c'est l'effet cocotte-minute, c'est une bombe à retardement."
Christiane Taubira a répondu lundi soir à ce rapport. La garde des Sceaux a estimé les inquiétudes de la contrôleure des prisons "fondées " mais se veut rassurante. Les individus les plus dangereux seront dispersés dans les cinq futures U2P. Aujourd'hui, 190 personnes sont détenues en France pour des faits de terrorisme liés à l'islam.
À regarder
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter