Procès Hazout : "On en parlait comme d'un magicien" (plaignante)
TEMOIGNAGE | André Hazout, un des pontes de la procréation médicalement assistée en France, comparaît à partir de ce mardi devant la cour d'assises de Paris pour agressions sexuelles et viols sur six de ses patientes. Au total, une trentaine de femmes ont porté plainte mais les faits étaient prescrits. Delphine Gotchaux a rencontré une des plaignantes.
Aline, c'est le prénom qu'elle a
choisi pour garder l'anonymat, veut témoigner pour, dit-elle, montrer que l'impunité
n'existe pas. Quand elle rencontre le docteur Hazout en 2004, lui ce gynécologue
de renom, l'homme au taux exceptionnel de fécondation in vitro, elle est
vulnérable, avec ce désir d'enfant plus fort que tout.
"Quand je
rencontre le docteur Hazout la première fois, c'est clairement mon dernier
espoir. J'ai 41 ans, j'ai déjà derrière moi des années d'un
combat qui a toujours échoué ", raconte-t-elle. Alors quand elle s'adresse au docteur Hazout, elle s'adresse "au sauveteur ". "Je m'adresse à un dieu , on en parlait comme d'un magicien ",
poursuit-elle, se rappelant qu'alors elle attend "absolument tout de
lui ".
"Comment dire non, comment hurler quand il vient de transférer les bébés que vous souhaitez"
Ces mots, toutes les femmes qui
disent avoir été abusées par André Hazout les ont prononcés au cours de l'instruction.
Comme Aline, elles décrivent un mode opératoire identique. Un premier baiser à
la fin d'une consultation, des agressions sexuelles ou des viols sur la table
gynécologique à des moments clés de leur traitement. "Comment dire non,
comment hurler quand il vient de transférer les bébés que vous souhaitez ",
raconte Aline.
Comment dénoncer un homme dans
lequel on a placé son ultime espoir. Après deux échecs de FIV avec le docteur
Hazout, Aline cessera finalement de le consulter. Aujourd'hui, c'est aussi au corps médical qu'elle
en veut, lui qui est resté muet malgré des rumeurs et une première plainte au
Conseil de l'Ordre en 1988.
André Hazout a finalement été radié de l'Ordre des
médecins mais seulement l'année dernière. Il comparaît à partir de ce mardi devant la cour d'assises de Paris. Aline, elle, a réalisé le rêve de sa
vie avec son mari. Ils ont eu un petit garçon. Il aura six ans dans quelques
jours.
►►► A LIRE AUSSI | Le gynécologue de renom André Hazout aux assises pour viols
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