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Taubira va recruter trente imams pour les prisons en deux ans

Face à la radicalisation islamiste de certains détenus, la ministre de la Justice reconnaît que le nombre d'imams est insuffisant dans les prisons.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 11/10/2012 10:38 Mis à jour le 11/10/2012 11:40

Temps de lecture : 2min

Un imam conduit la prière devant des détenus de la maison d'arrêt d'Osny (Val-d'Oise), en février 2005. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

JUSTICE – Comment lutter contre la radicalisation islamiste de certains détenus ? Pour le gouvernement, cela passe par une présence accrue d'imams dans les prisons. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a annoncé jeudi 11 octobre qu'un effort identique serait fait en 2013 et en 2014 pour recruter des imams supplémentaires.

Interrogée sur Europe 1 sur la cellule terroriste démantelée le week-end dernier, dont certains membres ont un passé de petits délinquants ayant effectué des séjours en prison, la ministre a reconnu que "les imams sont insuffisants" en nombre.

"A tel point que j'ai décidé dans le budget 2013 d'affecter quinze ETP [équivalents temps plein], cela fera une possibilité de couverture de trente établissements supplémentaires, a-t-elle dit. Je ferai le même effort en 2014, ça nous fera encore trente établissements supplémentaires."

Un phénomène marginal ?

Selon la garde des Sceaux, une soixantaine d'établissements sur environ deux cents seraient donc concernés. La ministre a en outre souligné qu'il fallait "que la pratique du culte se fasse dans le respect des valeurs et des lois de la République".

Selon des spécialistes, le phénomène du prosélytisme islamiste en prison est réel mais marginal, et a tendance à s'atténuer depuis quelques années grâce à la présence accrue d'aumôniers dans les établissements pénitentiaires.

"Ne confondons pas tout", a en outre mis en garde la ministre. "Il y a une surpopulation carcérale et des conditions de promiscuité qui font que, souvent, les petits délinquants sortent de prison avec un ancrage plus fort dans la délinquance, a-t-elle relevé. Nous voulons lutter contre la récidive (…) et faire en sorte que la prison ne soit pas un lieu où on consolide la délinquance."