Suspect interpellé alors qu'il voulait enlever et violer une fillette : "La pédocriminalité est une criminalité de masse", explique le patron de l'Ofmin
Les pédocriminels, "ce sont des 'monsieur tout le monde' et c'est ce qui rend très difficile leur interpellation en amont", raconte le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l'Office central de lutte contre les violences faites aux mineurs, mardi sur franceinfo. Son service a interpellé in extremis un quinquagénaire près d'Orléans.
"Il y avait un caractère d'urgence car on était sur un individu assez instable, obnubilé par cette enfant qu'il avait prévu d'enlever", indique mardi 22 juillet sur franceinfo le commissaire Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l'Office central de lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin). C'est ce service qui a interpellé in extremis un quinquagénaire alors qu'il projetait d'enlever, de violer et de tuer une fillette dans la région d'Orléans. "C'est toute la force d'un service d'OPJ [Officier de police judiciaire] qui a été en capacité de se projeter sur les lieux, de mobiliser la BRI [Brigade de recherche et d'intervention] d'Orléans qui a été très réactive, ainsi que le parquet", détaille Quentin Bevan.
Sur ces forums hébergés sur le darknet, l'homme avait partagé des photos de sa jeune proie, ainsi que l'adresse de son école, de son domicile, de ses trajets quotidiens, et même les horaires de travail de sa mère. Dans ce cas précis, la "coopération entre police et justice a très bien fonctionné", souligne Quentin Bevan. Pour nous c'est "un succès, parce que l'individu a été interpellé et la fillette n'a pas été enlevée". Nous sommes sur "une enquête qui a duré moins de 24 heures" avec "le domicile du mis en cause et de sa victime qui ont été placés sous surveillance", explique de chef de l'Ofmin.
Les pédocriminels, "ce sont des 'monsieur tout le monde' et c'est ce qui rend très difficile leur interpellation en amont, de savoir où ils se trouvent, où ils échangent, comment ils échangent et qui ils sont", liste Quentin Bevan. "La pédocriminalité, malheureusement, c'est une criminalité de masse, c'est un phénomène qui n'est pas nouveau. Ce qui est davantage nouveau, c'est le fait que ce soit exposé et qu'il y ait une cyber-pédocriminalité avec des activités illicites qui se passent en ligne avec les contenus, la diffusion, l'enregistrement et la consultation d'images pédocriminelles".
Des profils de "prédateur"
Dans le cas de cette enquête, "on a interrompu les actes préparatoires d'un enlèvement. Ça démontre qu'il y a des victimes réelles, parce que des individus qui sont chez eux derrière un écran qui consultent, visionnent et téléchargent" des images pédopornographiques, "ont un profil de prédateur et une partie d'entre eux ont des velléités de passage à l'acte, quand ce n'est pas déjà fait", met en garde Quentin Bevan.
Le suspect a été interpellé à la mi-juin. Les policiers ont retrouvé chez lui une corde, mais aussi des médicaments compatibles avec sa volonté de droguer l'enfant. Sur son ordinateur, les enquêteurs ont également découvert 100 000 photos et 2 000 vidéos à caractère pédopornographique, dont plusieurs de cette fillette qu'il avait déshabillée grâce à l'intelligence artificielle. Des images qu'il avait pour certaines partagées avec des pédocriminels du monde entier, dont certains souhaitaient participer à l'enlèvement.
Les criminels "s'adaptent", la police aussi
Pour repérer ces suspects, "il faut beaucoup de travail, puisque les réseaux pédocriminels ont des codes, des lieux d'échange où ils se sentent en sécurité technique parce qu'ils partagent avec des individus qui partagent leur version". Le chef du pôle opérationnel de l'Office central de lutte contre les violences faites aux mineurs veut dire aux pédocriminels "qu'ils ne sont pas en sécurité, y compris" sur le darknet. Pour autant, "on ne fanfaronne pas, puisque c'est très difficile d'infiltrer des communautés pédocriminelles, ça demande beaucoup de temps et ça demande aux enquêteurs de se familiariser avec cet univers nauséabond". Le but, c'est de "développer une expérience pour connaître les codes, les techniques pour échanger de manière sécurisée".
Ces communautés, "ça ne s'infiltre pas comme ça", ajoute Quentin Bevan. Elles sont "difficiles d'accès" et "demandent des semaines et des mois d'infiltration. On a des techniques d'enquête qu'on ne peut pas dévoiler". Il souligne encore que "les criminels s'adaptent, et la police aussi. Mais pour ne pas avoir un temps de retard, il faut qu'on maintienne un peu secrètes nos techniques et nos investigations".
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