Attaques contre des prisons : comment sont protégés les surveillants pénitentiaires

La loi prévoit plusieurs mesures pour protéger les agents pénitentiaires, à l'intérieur des prisons, mais aussi à l'extérieur.

Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
À l'intérieur de la prison, les surveillants pénitentiaires portent tous leur gilet pare-lame, mais ne sont pas armés. (VINCENT ISORE / MAXPPP)
À l'intérieur de la prison, les surveillants pénitentiaires portent tous leur gilet pare-lame, mais ne sont pas armés. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Depuis ce week-end, plusieurs établissements pénitentiaires ont été visés par des attaques. Et les agents pénitentiaires sont plus précisément ciblés : un cocktail molotov envoyé dans le hall d'immeuble d'une surveillante, trois voitures personnelles incendiées sur un parking de la prison de Tarascon. Des menaces aussi avec des messages appelant à la violence contre les surveillants pénitentiaires. Ils avaient été postés sur la messagerie chiffrée Telegram, qui les a supprimés. La question de leur sécurité est donc primordiale.

Les menaces contre les agents pénitentiaires peuvent prendre plusieurs formes : voiture taguée, adresse repérée sur les réseaux sociaux, insultes ou menaces de mort en sortie de service. Quand un agent est visé dans sa vie privée à cause de son métier, il peut bénéficier de la "protection fonctionnelle" prévue dans le Code général de la fonction publique.

Elle prévoit une prise en charge par l'Etat des frais d'avocat, la proposition d'une aide psychologique, voire le relogement temporaire de l'agent s'il est en danger. Il arrive aussi, en cas de dépôt de plainte, que l'administration se constitue partie civile aux côtés du surveillant. Tout ça, à condition, que l'agent n'ait pas commis de faute personnelle.

Les agents ne sont pas armés dans les prisons

En plus des clés des différentes cellules, les agents ont aussi sur eux un sifflet, qui leur permet de donner l'alerte en cas de problème, mais ils ne portent pas d'armes dans les coursives. Dans une armurerie à part, ils ont quand même à disposition une matraque télescopique. Ils n'y ont accès qu'avec une autorisation de leur hiérarchie.

La vidéosurveillance est omniprésente dans les prisons. Elle permet aussi parfois de surveiller les agents eux-mêmes. Depuis 2022, des caméras-piétons sont expérimentées dans certains établissements.

À l'intérieur de la prison, en principe, les surveillants pénitentiaires portent tous leur gilet pare-lame, pour se protéger d'éventuels coups de lames artisanales, de piques ou d'aiguilles. Ils ont aussi à disposition un gilet pare-balles léger pour les situations les plus tendues, comme lors d'un transfert de détenus.

Des situations plus sensibles

Certains transferts sont des opérations tellement sensibles que dans ces cas-là les surveillants peuvent être armés de pistolet semi-automatique. Ils sont formés et habilités pour ça. Il existe aussi des équipes spécialisées : les Équipes locales de sécurité pénitentiaire (ELSP) gèrent les escortes judiciaires de proximité et la surveillance des abords des prisons, pour empêcher par exemple les projections de téléphones, de drogue ou d'armes par-dessus les murs. Eux aussi peuvent être armés.

Pour les situations vraiment critiques, comme en cas de mutinerie par exemple, on fait appel aux Équipes régionales d'intervention et de sécurité (les ERIS). Ce sont un peu les "forces spéciales" de l'administration pénitentiaire, avec casques, boucliers, flash-balls, gilets lourds et armes à feu.

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