Mobilier scellé, passe-menottes, trois agents pour dix places... On a visité la première unité pour détenus violents à la prison de Sequedin
La première unité pour détenus violents de France ouvre ses portes mardi à Sequedin, près de Lille. Ce nouveau dispositif répond au mouvement de colère des surveillants pénitentiaires de janvier 2018.
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Ici, pas de détenus radicalisés. Ils ont des quartiers dédiés. La première "unité pour détenus violents" en France ouvre ses portes mardi au centre pénitentiaire de Sequedin (Nord). Elle accueille des détenus de droit commun qui soit sont passés à l'acte violemment sur un codétenu ou un surveillant, soit le font craindre. L'unité, qui accueille 10 hommes au maximum, est étanche du reste de la détention. Le mobilier est scellé au sol et les fenêtres sont en plexiglas et non en verre. Les 15 premiers jours au moins, les détenus sont surveillés de très près et sont soumis à des règles strictes, comme celle du passe-menottes, que nous montre le lieutenant Magaly Selliez : "Bonjour, veuillez sortir vos mains s'il vous plaît. Paumes vers le haut, doigts écartés. Je vais procéder au menottage et à l'ouverture de porte". Équipée d'un gilet pare-lame et de gants anticoupures, le lieutenant, tout comme les autres surveillants, est spécialement formée à cette population carcérale.
Un programme pour enrayer la spirale de la violence
Ce qui caractérise aussi cette unité c'est le programme d'accompagnement. Chaque détenu a un emploi du temps assez chargé qui lui est livré en début de semaine : "L'objectif, c'est de prendre en charge les personnes en termes de désengagement de la violence, afin qu'ils puissent ensuite retourner en détention ordinaire, explique Martine Marié, directrice de la prison de Sequedin. Les prises en charge sont individualisées et rythmées." Yoga, boxe éducative, écriture... Il y a aussi des ateliers sur le rapport à l'autorité ou encore à la gestion des émotions et des conflits, ou des moments à la bibliothèque ou à la salle de musculation.
Le luxe, c'est aussi le temps, dit le lieutenant Selliez. En maison d'arrêt classique il n'y a qu'un agent pour 100 détenus alors que dans cette unité pour détenus violents "on a trois agents pour dix détenus", précise-t-elle.
On a le luxe de pouvoir parler avec le détenu, de prendre le temps de l'observer (...) de désamorcer des situations et donc de contribuer à éviter les phénomènes de violences.
Lieutenant Magaly Selliezsur franceinfo
Autre clef de la réussite du programme : l'encellulement individuel et les entretiens assurés par des psychologues, comme Fanny : "On revient sur leur parcours de vie, sur les motivations de leur passage à l'acte, sur leur colère, explique la psychologue. On essaye d'approcher avec eux ce qu'ils pensent de leur violence. Ce sont des personnes qui ont souvent une très mauvaise estime d'elles-mêmes. On tente de les aider à identifier d'autres expressions que celle de la violence. On essaye de les valoriser. Ils ne sont pas que des individus violents."
4 500 agressions physiques par an
Au total, 8 500 actes de violences entre détenus et 4 500 actes de violences de détenus sur des surveillants ont été recensés l'an dernier en France. Cela va du crachat aux agressions avec armes, en passant par la bousculade. Cette première unité pour détenus violents de la prison de Sequedin n'accueillera des prisonniers que pour une durée de trois à neuf mois, avant qu'ils regagnent leur établissement d'attache. Le but étant de réintégrer la "détention classique", le détenu est évalué tous les 15 jours par une commission pluridisciplinaire.
À terme, une unité pour détenus violents existera dans chaque grande région. Au total, dix unités de ce type doivent ouvrir en 2019 en France notamment à Strasbourg, Dijon et Marseille.
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