"Poux", "moisi", "infiltrations"… Certaines prisons "sont dans un état épouvantable", alerte la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté

Dans un courrier adressé au ministre de la Justice, Domique Simonnot dénonce "l'ancienneté des bâtiments" et "des carences d'entretien".

Article rédigé par franceinfo
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La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, le 29 septembre 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, le 29 septembre 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

La contrôleuse générale des lieux de privation de libertés (CGLPL) Dominique Simonnot alerte le ministre de la Justice au sujet de la "vétusté préoccupante" des établissements pénitentiaires, dans un courrier adressé le 12 mai dernier au garde des Sceaux, et publié mercredi 15 octobre au Journal officiel.

Dans cette lettre, elle dénonce "l'ancienneté des bâtiments", dont certains datent du XIXème siècle, et "les carences de leur entretien". "Les prisons sont dans un état épouvantable, du moins certaines d'entre elles", confie Dominique Simonnot à franceinfo. Elle prend l'exemple du centre pénitentiaire de Perpignan, construit en 1987 et raconte avoir eu "le choc de [sa] vie, tellement c'était immonde et infâme", évoquant des "infiltrations d'eau", des "traces de moisi", mais aussi "des poux" et "des punaises de lit".

Prisons pleines "à 200%"

Selon elle, le véritable problème tient à la surpopulation carcérale. "Comment voulez-vous rénover une prison qui est pleine à 200 % ?", interroge-t-elle. Par cette lettre adressée au ministre de la Justice, Dominique Simonnot espère faire réagir Gérald Darmanin. "Je ne peux pas jeter l'opprobre uniquement sur lui, parce qu'il hérite d'une situation, mais là, il faut se secouer, il faut agir ! De la façon dont on traite les gens à l'intérieur dépendra la façon dont ils se conduiront dehors".

Dans sa réponse publiée au Journal officiel, le garde des Sceaux rappelle que plusieurs chantiers de construction de nouvelles prisons sont entamés, mais que le budget n'existe pas pour répondre à tous les besoins de rénovation. "Cela demande un temps qui est aujourd'hui trop long pour répondre aux défis auxquels l'administration pénitentiaire doit faire face", explique-t-il. Il rappelle aussi que les établissements pénitentiaires publics disposent d'une "dotation annuelle de 130 millions d'euros" dédiée aux "travaux de maintenance", et que certains d'entre eux, notamment la maison d'arrêt de Rouen, ont fait l'objet de "travaux début 2024".

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