Prison de "haute sécurité" pour narcotrafiquants : "Je ne suis pas partisan de regrouper tout le monde sur un même site", réagit un ex-directeur de prison

Gérald Darmanin, souhaite placer les "cent plus gros narcotrafiquants" détenus dans "une prison de haute sécurité" avant cet été. Le maire divers gauche d'Alençon Joaquim Pueyo, ancien directeur des prisons de Fresnes et Fleury-Mérogis, préconise plutôt de "dispatcher" les narcotrafiquants "sur des sites sécurisés".

Article rédigé par franceinfo
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Un agent pénitentiaire ouvre une porte à la Maison d'arrêt des Hauts-de-Seine à Nanterre, le 30 novembre 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)
Un agent pénitentiaire ouvre une porte à la Maison d'arrêt des Hauts-de-Seine à Nanterre, le 30 novembre 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Je ne suis pas partisan de regrouper tout le monde sur un même site", déclare lundi 13 janvier sur franceinfo Joaquim Pueyo, maire divers gauche d'Alençon et ancien directeur des prisons de Fresnes et Fleury-Mérogis, alors que le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, souhaite placer les "cent plus gros narcotrafiquants" détenus dans "une prison de haute sécurité" avant cet été.

Joaquim Pueyo, ancien président du groupe d'étude sur les prisons à l'Assemblée nationale, préconise plutôt de "dispatcher" les narcotrafiquants "sur des sites sécurisés". Selon lui, "il y a des mesures urgentes qu'il faut mettre en place". "Si nous ne voulons pas que les détentions soient aux mains des narcotrafiquants, il faut les écarter de la détention ordinaire", plaide Joaquim Pueyo. 25% des détenus consomment de manière régulière des drogues, estime-t-il. "Il y a un marché intérieur considérable. C'est 20 000 détenus. Il faut absolument stopper cette dérive", dit-il.

"La prison doit réinsérer"

Le maire assure qu'"il ne faut pas mettre tout le monde dans ces quartiers". "Il faut les sélectionner, bien regarder ceux qui nous posent de grosses difficultés" et, "ensuite, les affecter dans un premier temps soit dans des quartiers d'isolement", soit "dans des quartiers dédiés, comme on a pu le faire pour les détenus impliqués dans des affaires de terrorisme".

Joaquim Pueyo insiste sur une sécurisation plus importante de "certains établissements pénitentiaires au niveau des portiques, au niveau des brouilleurs, pour éviter qu'on puisse téléphoner d'une manière très facile".

Il appelle à mettre en place "un véritable plan Marshall pour construire les prisons telles qu'elles avaient été décidées il y a quelques années". Selon lui, c'est une nécessité, "si on veut redonner à la prison tout son sens". "La prison, elle écarte, elle évite la récidive, elle doit réinsérer. Ça demande des moyens considérables", assure-t-il.

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