Prisons : les forces de l’ordre ripostent face à la multiplication des livraisons par drones

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Article rédigé par France 2 - E. Pelletier, Y. Amiel, A. Sané, L. Feuillebois, J. Laurent-Kaysen, @RevelateursFTV - Édité par l'agence 6médias.
France Télévisions

Se faire livrer de la drogue, des téléphones portables et parfois des armes quand on est en prison, c'est possible. Le phénomène est de plus en plus fréquent grâce à l'utilisation de drones. Les syndicats de surveillants pénitentiaires tirent la sonnette d'alarme.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

C’est une scène de plus en plus fréquente : un détenu gère depuis sa cellule le largage d'un colis, une livraison express par drone. Le détenu parle à un complice, un télépilote, de l'autre côté de l'enceinte. Sur les réseaux sociaux, les télépilotes proposent leur service aux prisonniers et à leurs proches. Le marché est lucratif. "Le coût d'une livraison, c'est environ 500 euros pour des colis d'à peu près 400 grammes. Cela peut être 100 grammes de résine de cannabis, un téléphone portable et un chargeur", détaille Wilfried Fonck, secrétaire national UFAP UNSA-Justice.

Un quart environ des établissements pénitentiaires est équipé de brouilleurs anti-drones. Selon une note interne de l'administration que se sont procurées les équipes de France Télévisions, les pilotes se montrent ingénieux et "arrivent à craquer le système de blocage de zone interdite".

Mais depuis une semaine, la police multiplie les interceptions de drones et les arrestations à Béthune (Pas-de-Calais), Angoulême (Charente), Luynes (Bouches-du-Rhône), Fresnes (Val-de-Marne) ou Blois (Loir-et-Cher), grâce notamment à de nouvelles technologies.

De nouvelles technologies

"Les scanners nous permettent de détecter la présence de drones dans l'environnement. Ce sont des dispositifs qu'on utilise sur les grands événements, mais également au quotidien", explique Agathe Foucault, porte-parole de la Police nationale.

Parmi ces outils, un fusil anti-drone, utilisé par une unité spécialisée de la gendarmerie, couplé à une technologie qui permet depuis peu de géolocaliser en temps réel le pilote du drone. "Il y a quelques semaines, nous étions sur une mission de lutte anti-drone au profit d'une maison d'arrêt et ça a porté ses fruits. On a pu intercepter un télépilote et le drone ainsi que du matériel qui était destiné à la livraison au sein de la maison d'arrêt, notamment des produits stupéfiants ou une scie à métaux", illustre le lieutenant Jérémy de la section de protection appui drone de la Garde républicaine.

En l'espace de quelques jours, une quinzaine de télépilotes et leurs complices ont été arrêtés un peu partout en France alors qu'ils livraient des colis à des détenus.

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