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Neuf mineures sur dix entrées dans la prostitution ont subi auparavant des violences dans leur famille, selon une enquête réalisée en Seine-Saint-Denis

L'enquête a été réalisée par l'Observatoire des violences envers les femmes de la Seine-Saint-Denis.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des camionnettes qui servent à la prostitution stationnent à Lyon (Rhône), le 23 mars 2020. (MAXPPP)
Des camionnettes qui servent à la prostitution stationnent à Lyon (Rhône), le 23 mars 2020. (MAXPPP)

Neuf filles sur dix entrées dans la prostitution alors qu'elles étaient encore mineures avaient subi auparavant des violences au sein de leur famille, selon une enquête (document PDF) réalisée par l'Observatoire des violences envers les femmes de la Seine-Saint-Denis. L'étude, publiée mardi 23 novembre, s'appuie sur l'examen de 101 dossiers de victimes de prostitution pris en charge par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) de Seine-Saint-Denis, montre que les parcours des victimes, en immense majorité des filles (99 sur 101), sont marqués par des violences (99%) subies avant l'entrée dans la prostitution. Pour sept filles sur dix, il s'agit de violences sexuelles. Dans huit cas sur dix, il s'agissait de viols ou de tentatives de viols.

D'après l'enquête, ces victimes de prostitution sont en échec scolaire et subissent des violences au sein de leur établissement (96%). Ces filles connaissent aussi d'importants problèmes de santé : neuf mineures sur dix sont en mauvaise santé (infections sexuellement transmissibles, troubles de stress post-traumatiques tels que des troubles alimentaires ou de fortes crises d'angoisses). Six mineures sur dix ont été hospitalisées et une fille sur quatre a effectué au moins une tentative de suicide, principalement au début de la prostitution.

Le profil des proxénètes est majoritairement masculin et jeune entre 14 à 25 ans et les clients sont exclusivement des hommes (de 14 à 60 ans). Pour une mineure sur quatre victime de proxénétisme, c'est celui qu'elle percevait comme son petit ami qui la prostituait. Enfin, selon l'enquête, la prostitution des mineurs est très peu pénalisée. Seuls 3 % des proxénètes ont été condamnés. Pour endiguer ce phénomène en pleine expansion, un plan national de lutte contre la prostitution des mineurs a été lancé le 15 novembre par le gouvernement.

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