Cet article date de plus d'onze ans.

Réactions mitigées après le rapprochement Numericable-SFR

Vivendi a annoncé ce vendredi que son conseil de surveillance avait décidé d'entrer en négociations exclusives avec Numericable pour lui céder SFR.  Du côté du gouvernement, on se veut "vigilant" sur la question de l'emploi – Arnaud Montebourg estimant même que ce rachat n'était pas encore acquis. La question de l'emploi qui inquiète également les syndicats qui craignent plus que tout de la "casse sociale". 

Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)
  (Maxppp)

Si le rachat programmé
de SFR par Numericable
 a enchanté les actionnaires  – les actions Vivendi gagnant 11% ce vendredi
–  il n'a en revanche pas ravi le
gouvernement, Arnaud Montebourg en tête.

Le ministre du Redressement productif
avait nettement fait part de sa préférence pour une "option Bouygues".
 Vendredi soir, sur France 2, Arnaud
Montebourg a d'ailleurs expliqué que ce rapprochement n'était pas encore acquis
: "Il y a un certain nombre de recours qui vont s'exercer de la part
du concurrent de SFR, certainement. Il y a des questions qui vont être posées
aux autorités de la concurrence européennes et françaises. Donc je crois que le
débat continue.
"

"Neutralité vigilante"

Du côté des autres membres du gouvernement concernés par ce
rachat, les réactions sont plus mesurées. Benoit Hamon, le ministre de la
Consommation a dit prendre acte de la
décision de Vivendi tout en expliquant qu'il serait "particulièrement
vigilant
" sur la question de l'emploi. "Neutralité vigilante ", affirme pour
sa part la ministre déléguée à l'Économie numérique Fleur Pellerin.

L'emploi est en effet au
cœur des préoccupations. Car au-delà
de la restructuration du secteur de la téléphonie mobile, les conséquences sont
aussi sociales. Dans une note, Bercy avait estimé que l'offre de Bouygues
pourrait causer la perte de 1.500 à 3.000 emplois. Un peu moins : 1.000 à 2.000
emplois, si c'était Numericable qui l'emportait.

Inquiétudes sur l'emploi 

Les syndicats ne sont pas
pour autant rassurés. "Les engagements pris ne précisent pas quels emplois
seront maintenus et combien de temps ils le seront
", explique Damien Bornerand délégué CGT chez SFR qui s'inquiète aussi sur le niveau de l'endettement de
Numericable qui devra emprunter beaucoup pour acheter SFR.

Vanessa Jereb
représentante de l'Unsa, premier syndicat du groupe qui emploie environ 9.000
personnes, a relevé vendredi que "c'était la première fois qu'on avait des
dirigeants d'entreprise qui s'engageaient autant sur l'emploi"
. Mais elle
attend maintenant "un accord formalisé " précisant notamment "la
durée dans le temps
" de ces engagements.

Quelles conséquences pour le consommateur?

Y aura-t-il des conséquences pour le consommateurs ? A voir. Un rachat par Bouygues aurait fait passer le nombre d'opérateurs
de quatre à trois, avec une crainte de hausse des prix des abonnements comme
cela a par exemple été le cas en Autriche.

Mais dans le cas présent,
rien ne dit non plus que le marché restera à quatre opérateurs. Pour Cédric
Musso (UFC Que Choisir), la victoire annoncée de Numericable "ne garantit
aucunement le maintien de quatre opérateurs
", car la fragilité de Bouygues
n'exclut pas un futur rapprochement ou une acquisition.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.