À Solignac, "on se regarde un peu en chiens de faïence" depuis l'arrivée de moines bénédictins dans le village
Dix moines bénédictins se sont installés dans l'abbaye de la petite commune de Haute-Vienne en novembre dernier. Leur présence divise les habitants.
À Solignac, petite commune près de Limoges, en Haute-Vienne, tout le monde est satisfait de voir l’imposante abbaye aux pierres ocres sans doute sauvée de la ruine. Mais l’arrivée de dix moines bénédictins, une première depuis la Révolution française, a perturbé la quiétude du village. "C'est extrêmement dommageable", estime par exemple Colette, qui a accueilli les religieux avec un concert de casseroles, en compagnie de 40 autres habitants, fin novembre 2021.
Parmi les sujets de discorde, les terrains près de la rivière La Briance, proche de l'abbaye. Jusqu'ici prêtés par le diocèse pour la brocante du village ou le centre aéré, ils vont être récupérés par les religieux. "Les bénédictins estiment qu'ils ont besoin de cet espace pour se promener, alors que les enfants n'y ont plus droit", souligne Colette. Cette Solignacoise regrette aussi la fin des concerts dans l’église communale, que les moines ont "annexée" pour y célébrer sept messes par jour, "alors qu'ils ont une chapelle dans l'abbaye". Les pétitions et le courrier envoyé au ministre des Cultes, Gérald Darmanin, n'ont rien changé.
Des habitants partagés
Dans le même temps, d'autres Solignacois soutiennent les hommes aux capuchons noirs. "Moi, je suis tout à fait pour. Tous les mardis, le pizzaïolo vient et ils vont chercher leurs pizzas, ils vont à la boulangerie ... Ils font vivre la commune, qu'on leur foute la paix!", s'indigne une habitante. Une paix qu’aimerait justement retrouver le maire de Solignac, Alexandre Portheault : "Nous étions un village relativement soudé, et aujourd'hui, on se regarde un peu en chiens de faïence. Le village est divisé", s'attriste l'élu, qui guette une faille juridique dans la vente de l'abbaye aux moines.
Quant aux fidèles catholiques, ils sont eux-mêmes partagés. "Les moines amis viennent plutôt chez nous en moines conquérants", estime notamment Noëlle Gilquin. Cette membre de l’équipe liturgique précise que "si nous voulons aller à la messe, il faudra aller à la messe des moines, en latin, le dos au peuple".
"Le Moyen-Âge est passé, ce n'est pas acceptable."
Noëlle Gilquinà franceinfo
"Je crois que l'on ne peut pas parler de traditionalisme. Nous sommes catholiques", rétorque de son côté le père Benoît Joseph, prieur de l’abbaye de Solignac. Quant à l'évêque de Limoges, Pierre-Antoine Bozo, il souligne que d'autres messes similaires se tiennent dans le secteur, et regrette "des querelles d'enfants gâtés".
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