Violences conjugales : pourquoi l'aide financière universelle d'urgence pour les femmes victimes ne convainc pas les associations
Les députés débattent lundi d'une proposition de loi à l'Assemblée, soutenue par les associations. Toutefois, certaines estiment qu'une telle aide présente certaines limites.
Aider les victimes de violences conjugales à s'extraire du domicile en leur garantissant une aide financière rapide pour sortir de l'emprise. C'est l'essence même du dispositif débattu à l'Assemblée nationale lundi 16 janvier. Le texte a déjà été unanimement approuvé une première fois au Sénat, le 20 octobre dernier, à l'initiative de la centriste Valérie Létard : il vise à "lever un frein" à la séparation d'un compagnon violent, par l'octroi d'un prêt sans intérêt. Pour en bénéficier, le texte prévoit que cette aide soit notamment accordée après un dépôt de plainte.
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Or, de nombreuses femmes, aujourd'hui, ne portent pas plainte par peur. "La première chose, c'est qu'elles puissent profiter de cette aide sans dépôt de plainte, mais éventuellement avec une attestation, par exemple, d'une association spécialisée qui la suit, indique Françoise Brié, directrice générale de la Fédération solidarités femmes. Et donc permettre, aussi, ce prêt à taux zéro sans condition de dépôt de plainte."
Une aide à rembourser
La violence économique est extrêmement prégnante dans le parcours de ces femmes violentées. Des conjoints les empêchent de travailler ou les endettent avec de fausses signatures, par exemple. Cette aide universelle, équivalente au RSA, sera versée sous trois jours par les caisses d'allocations familiales, pendant un à trois mois, le temps de se mettre à l'abri et de s'autonomiser. Mais cette aide devra être remboursée, sans intérêt à verser toutefois. "Ce n'est donc plus une aide", explique Floriane Volt, directrice des affaires publiques et juridiques à la Fondation des femmes. On voit qu'il s'agit d'une avance. L'idée, c'est que c'est un prêt, en réalité."
"À un moment, les femmes victimes de violences vont devoir rembourser les conséquences des violences qu'elles ont subies."
Floriane Volt, Fondation des femmesà franceinfo
Ces associations estiment que les femmes les plus précaires ne devraient pas avoir à rembourser cette somme.
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