"C'est désagréable, mais on le fait"... Malgré un malaise visible, les athlètes françaises ont passé le test de féminité à deux jours des Mondiaux d'athlétisme
La France interdisant la réalisation de ces analyses sur son sol, la Fédération française a obtenu des instances internationales que ses athlètes soient testés jeudi, à l'avant-veille de l'ouverture de la compétition.
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Testées ou pas encore ? Le mystère planait avant l'arrivée de l'équipe de France d'athlétisme à Tokyo (Japon), à l'aube des Mondiaux, qui s'ouvrent samedi 13 septembre. La tension s'était même accrue depuis la polémique née de l'impossibilité des boxeuses tricolores de participer à leurs Mondiaux, début septembre, faute de résultats de leurs tests de féminité arrivés à temps. Pour les athlètes tricolores, le délai est tenu puisqu'elles ont commencé à être testées jeudi 11 septembre, en début d'après-midi, dans un protocole géré par World Athletics, la fédération internationale, qui a rendu ces tests obligatoires fin juillet.
"Il n'y aura pas de points de blocage, a assuré Frank Bignet, le Directeur technique national (DTN) de la Fédération française d'athlétisme (FFA). Elles vont pouvoir concourir." "Quand j'ai vu la situation des boxeuses, j'ai eu peur. Mais la FFA a tout fait pour nous rassurer", a confié la perchiste Marie-Julie Bonnin, lors de la conférence de presse des Bleus à Tokyo. Selon la réglementation internationale, les athlètes avaient jusqu'au 31 août pour se soumettre au test. Et le site de World Athletics estime à une ou deux semaines le délai d'analyses pour obtenir les résultats. Mais les discussions entre la FFA et World Athletics ont permis de trouver "une voie de passage", a insisté le DTN.
La situation aura tout de même créé un malaise. Les athlètes avaient pour consigne de ne pas donner d'information sur la date du test. Certaines, à l'instar de Louise Maraval ou Auriana Lazraq-Khlass, n'ont pas cherché à se forger un avis sur la question, préférant se concentrer sur la compétition à venir. "Je n'ai pas forcément envie de perdre de l'énergie sur ça", a rapidement évacué la première, engagée sur 400 m haies et le relais 4x400 m. "Les lois, ce sont les lois. Mais ça nous fait une démarche en plus que n'ont pas les hommes", a ajouté la seconde, vice-championne d'Europe en titre d'heptathlon.
"Mal à l'aise de devoir prouver ma féminité"
En lice durant les années 2010 avec l'athlète intersexe sud-africaine Caster Semenya, Rénelle Lamote a, de son côté, glissé être "partagée" : "Je sais que c'est difficile de trouver justice dans le sport. Je ne peux pas trop me positionner mais il y a quelque chose d'inconfortable de se faire tester comme femme. Ça nous met dans la peau de Caster Semenya. C'est désagréable, mais on le fait." C'est aussi le cas de Mélina Robert-Michon, vice-championne olympique du lancer du poids à Rio en 2016, qui n'a "pas d'avis tranché". Mais à 46 ans, la maman de deux filles, qui a disputé ses premiers Mondiaux en 2003 à Paris, trouve ce test "intrusif. C'est dommage d'en arriver là, et en même temps, je n'ai pas de meilleure solution à apporter".
La sauteuse en longueur Hilary Kpatcha a avoué être un "peu mal à l'aise de devoir prouver (sa) féminité". "C'est un sujet un peu délicat, je n'arrive pas à comprendre pourquoi on fait ça donc j'essaie de rester factuelle : on va se faire tester, je ne sais pas quand on aura les résultats, ce qui m'importe est de faire ma compétition", glisse-t-elle.
L'éventualité rare de voir le test révéler la présence du gène SRY ne stresse en revanche pas démesurément les athlètes, à l'esprit tourné vers leurs objectifs sportifs. "Si on se rend compte que j'ai le gène SRY on avisera. Mon job là est d'être compétitive le jour J", a conclu Hilary Kpatcha.
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