Mondiaux d'athlétisme : un an après des Jeux olympiques conclus avec une seule médaille, que peut-on attendre des Français à Tokyo ?

L'équipe de France compte 73 athlètes aux Mondiaux de Tokyo, dont 50 sont engagés sur des épreuves individuelles. Les Bleus restent sur une série de cinq rendez-vous internationaux en extérieur avec une seule médaille au compteur.

Article rédigé par Anaïs Brosseau - envoyée spéciale à Tokyo
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Jimmy Gressier, Hilary Kpatcha et Yann Chaussinand. (AFP)
Jimmy Gressier, Hilary Kpatcha et Yann Chaussinand. (AFP)

Le compteur est-il bloqué à une seule médaille ? Depuis les Jeux de Tokyo en 2021, l'équipe de France d'athlétisme n'est plus jamais parvenue à faire mieux lors des rendez-vous internationaux estivaux. En revenant dans la capitale japonaise pour des Mondiaux qui s'ouvrent samedi 13 septembre, les Bleus ont l'occasion d'inverser la tendance. La tâche s'annonce ardue, mais pas impossible, avec l'absence des trois athlètes tricolores les mieux placés des Jeux de Paris : Cyréna Samba-Mayela, vice-championne olympique du 100 m, Clément Ducos, 4e du 400 m haies, et Alice Finot, 4e du 3 000 m steeple. 

"Les décompressions psychologiques et corporelles peuvent se comprendre en année post-olympique. Malheureusement cela arrive à beaucoup de nos meilleurs athlètes de Paris, analyse Romain Barras, directeur de la haute performance à la Fédération française d'athlétisme (FFA), auprès de franceinfo: sport. À la Fédération, nous avons rappelé aux athlètes que l'intégrité physique et mentale est importante. Il ne faut pas confondre motivation et acharnement." Pré-sélectionnée sous réserve de prouver son état de forme, la vice-championne olympique du 100 m haies Cyréna Samba-Mayela a ainsi finalement jeté l'éponge après une reprise loin de ses standards aux championnats d'Ecosse, consécutive à une saison gâchée par les pépins physiques. Elle a ensuite été imitée par Alice Finot, insuffisamment remise d'une blessure.

Neuf athlètes dans le top 8

L'équipe de France peut légitimement rêver de revenir avec une poignée de médailles... tout comme craindre d'encaisser un zéro pointé. "Tout va se jouer à des détails. S'il y a un alignement des planètes, cela peut être très positif. Comme cela peut être en flux tendu jusqu'au bout", a posé Frank Bignet, Directeur technique national (DTN), en conférence de presse, jeudi à Tokyo. 

"L'une des faiblesses à Paris était une difficulté à être prêt le jour J. Tokyo, c'est l'occasion de montrer qu'on sait désormais le faire. En athlétisme, il y a des moments pour battre ses records et des moments pour faire des médailles. Là, on y est."

Frank Bignet, DTN de la FFA

à franceinfo: sport

Parmi les 50 athlètes engagés en individuel, neuf sont actuellement placés dans le top 8 mondial (avec la règle imposée de trois athlètes sélectionnés par épreuve et par pays). De quoi laisser espérer des scénarios favorables. À condition de ne pas répéter les erreurs de Paris 2024. "Ceux qui étaient dans le top 8 avant les JO ont, en moyenne, perdu cinq places lors des Jeux", a calculé et rappelé Romain Barras.

La confiance gagnée en Ligue de diamant pour Gressier

Auteur de la meilleure performance mondiale sur 1 500 m avec un nouveau record de France (3'27"49), Azzedine Habz fait partie de ces potentiels médaillables, tout comme le lanceur de marteau Yann Chaussinand qui pointe en 4e place des bilans mondiaux (81,91 m). Fort de ses 12"99 claqués aux championnats de France, le hurdleur Just Kwaou-Mathey a prouvé que sa rupture au tendon d'Achille l'an passé était un mauvais souvenir et qu'il était désormais candidat à la médaille.

Chez les femmes, après avoir choisi de rejoindre l'Insep, la sauteuse en longueur Hilary Kpatcha vit, elle, "la meilleure saison de sa vie" avec un nouveau record à 7,02 m. Elle espère repasser cette barre des 7 mètres pour accrocher un podium. "C'est un rêve plus inaccessible qu'accessible. Mais je me fais confiance : si ça court comme à Zurich, il y a un truc à faire", a confié de son côté le fondeur Jimmy Gressier, tout juste auréolé de sa victoire sur 5 000 m lors de la finale de la Ligue de diamant dans la ville suisse. En revanche, Rénelle Lamote et Gabriel Tual, respectivement 5e et 6e du double tour de piste à Paris l'été passé, ont vécu une saison 2025 plus compliquée. Le podium semble éloigné pour ces cadres des Bleus.

Un total supérieur à une médaille serait un bon cadeau de départ pour Romain Barras, directeur de la performance... jusqu'au 21 septembre. Avec l'arrivée de la nouvelle équipe dirigeante et de son président Jean Gracia en décembre, la décision a été prise, mi-mai, de nommer Jean Galfione à la haute performance à l'issue des Mondiaux de Tokyo, avec les JO de Los Angeles dans le viseur. Tokyo, première étape de l'olympiade. Le compte à rebours est lancé.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.