"Mon cœur s’est arrêté deux fois, et deux fois j’ai choisi de revenir" : amputé d'une jambe, le quadruple vainqueur du Dakar Mathieu Baumel raconte son calvaire
Victime fin janvier d’un accident de la route, Mathieu Baumel a dû subir l’amputation de sa jambe droite. Toujours hospitalisé à Reims, le copilote n’envisage pourtant qu’une seule chose : reprendre au plus vite la compétition.
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Des mots forts. Quelques jours seulement après avoir annoncé s'être fait amputer de la jambe droite, Mathieu Baumel, affiche sa volonté de remonter dans une voiture de course, dans un entretien qu'il a bien voulu nous accorder. Copilote de Nasser Al-Attiyah sur le Dakar entre 2015 et 2024 et lauréat du rallye-raid à quatre reprises (2015, 2019, 2022 et 2023), le Français de 49 ans a été victime d'un accident de voiture survenu à Reims fin janvier, alors qu'il était dans la Marne pour assister au départ du rallye de Monte-Carlo Historique, une course automobile avec des bolides anciens.
franceinfo: sport : Mathieu, comment allez-vous, bientôt trois semaines après votre accident ?
Mathieu Baumel : Il y a des jours bons et des jours moins bons, mais dans l’ensemble ça reste convenable. Il y a eu plusieurs phases. La première, où il a fallu gérer le coma, le réveil, les "drogues" pour parer la douleur, très, très forte. J’avais tous les os des deux jambes cassés : péroné, fémur, tibia, de chaque côté. Ce n’était pas très beau. Ensuite, il a fallu prendre la décision de l’amputation, suivie de l’opération de réhabilitation de la jambe gauche. Tout ça fatigue un peu ! Mais je suis toujours resté positif, j’ai toujours gardé le même état d’esprit. Après, ça fait une vingtaine de jours que je suis dans la même position, allongé, et maintenant j’aimerais bouger un peu !
Qu’en est-il précisément de vos jambes ?
Clairement, j’aurai une prothèse côté droit. Pour la jambe gauche, ils ont intégré un système de "cloutage". C’est une tige en titane qui traverse l’os de part en part, de haut en bas, ce qui permet de faire comme un collier de perles. On y rentre tous les morceaux d’os, sachant que j’avais le fémur et le tibia en quatre parties ! Par chance, le genou et la cheville sont intacts. C’est de mieux en mieux tous les jours. Je ne peux pas m’appuyer encore dessus – il faut patienter six semaines pour la consolidation - mais tout fonctionne. Je pense qu’on a sauvé ma jambe gauche.
"J’ai rouvert les yeux alors que j’étais déjà mort"
Peut-on revenir sur les circonstances de cet accident, le 29 janvier dernier, en marge du rallye de Monte Carlo historique ?
J’étais le parrain d’une écurie qui engageait quatre équipages féminins. Départ de Paris pour Reims, pour la cérémonie officielle. Sur la route, une des voitures est tombée en panne. Nous nous sommes arrêtés pour porter assistance et le temps de se mettre en place, un autre véhicule est venu percuter la voiture en panne, laquelle m’a projeté contre la dépanneuse et m’a broyé les deux jambes. Le hasard fait que, dans l’ambulance, l’un des médecins était un médecin du Dakar, qui m’a tout de suite reconnu ! Ça lui a fait un petit choc... A l’hôpital, j’ai subi une première opération de huit heures, suivi de deux jours de coma et d’un réveil compliqué. Mon cœur s’est arrêté deux fois, et deux fois j’ai choisi de revenir. J’ai rouvert les yeux alors que j’étais déjà mort. Expérience particulière. Mais je savais que j’avais encore des choses à faire et surtout, je voulais voir ma famille. C’est ça qui m’a fait revenir.
Votre accident a suscité beaucoup de réactions dans la famille du Dakar…
Oui. Depuis, j’ai reçu énormément de messages de soutien, de tous les teams, pilotes, copilotes du monde du rallye-raid et du rallye traditionnel. J’ai reçu notamment un message de Sébastien Ogier, vraiment top. Le team Toyota WRC m’a fait un message très sympa ce week-end pendant le rallye de Suède. Ça fait chaud au cœur.
Débute maintenant une longue rééducation. Où en êtes-vous ?
Aujourd’hui, je suis toujours à Reims. Une fois stabilisé, je serai transféré dans un centre spécialisé au Grau-du-Roi (Occitanie), où je vais pouvoir travailler sur ma prothèse et simultanément retrouver la mobilité et la force musculaire côté gauche. Là, on compte en semaines. Des semaines et des semaines, évidemment. Ensuite, direction Capbreton, dans les Landes, pour une remise à niveau musculaire plus spécifique encore. Il faut avoir un objectif, et le mien est très clair : je veux remonter dans une voiture de course. Gagner le Dakar avec ma prothèse, ce serait incroyable ! Par ailleurs, je souhaite mettre en place une fondation pour venir en aide aux grands traumatisés de la route.
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