Luca de Meo quitte Renault : "Irresponsable de la part d'un soit disant capitaine d'industrie", dénonce le délégué central CGT du groupe

Le directeur général du constructeur automobile français va quitter le groupe "afin de relever de nouveaux défis en dehors du secteur automobile", a confirmé dimanche Renault dans un communiqué. Il avait redressé la marque et la quitte en pleine chute du marché européen.

Article rédigé par franceinfo
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Le directeur général de Renault Luca de Meo, le 27 mai 2025. (LOU BENOIST / AFP)
Le directeur général de Renault Luca de Meo, le 27 mai 2025. (LOU BENOIST / AFP)

"Après cinq années à la tête de Renault Group, Luca de Meo a fait part de sa décision de quitter ses fonctions", indique le groupe dans un communiqué publié dimanche. Une annonce surprise critiquée par la CGT. "C'est irresponsable de la part d'un soit disant capitaine d'industrie de quitter le navire au moment où l'on attaque la phase la plus difficile de son plan", dénonce lundi 16 juin sur franceinfo le délégué syndical central CGT de Renault, Laurent Giblot.

Sous le leadership de Luca de Meo, l'entreprise "a retrouvé une base saine", a souligné Jean-Dominique Senard, le président du conseil d'administration de Renault, dans le communiqué du groupe. "Elle dispose aujourd'hui d'une magnifique gamme de produits et a renoué avec la croissance". Arrivé il y a cinq ans dans une entreprise traumatisée par plus d'un an de crise, dans le sillage de l'affaire de son ex-dirigeant Carlos Ghosn, l'Italien francophone a accéléré l'électrification de Renault et sa montée en gamme pour tenter de sortir le constructeur de l'ornière. Selon les derniers résultats publiés en avril, le chiffre d'affaires de l'entreprise française est resté stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d'euros (-0,3%), avec une hausse des ventes de voitures électriques et hybrides.

Si Luca de Meo a permis au constructeur de redresser la tête, le délégué CGT pointe un "massacre" sur le plan social. Il cite en exemple la fermeture de l'usine de Flins (Yvelines), l'externalisation de l'ingénieurie vers l'Asie, le recours à la sous-traitance et "sa course effrénée vers le financier". Le départ de Luca de Meo sera "effectif le 15 juillet", précise Renault. "Ce départ me met en colère parce qu'il n'assumera pas ce qu'il a fait (...) il s'en va en nous laissant à la dérive", regrette Laurent Giblot.

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