Eurobasket 2025 : une équipe de France fraîche et conquérante malgré l'absence de Victor Wembanyama, Rudy Gobert et Evan Fournier

L’équipe de France s'apprête à disputer son 40e championnat d'Europe de l’histoire, du 27 août au 24 septembre, avec un effectif remanié par rapport aux JO de Paris.

Article rédigé par Amandine Berraz
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Guerschon Yabusele, Alexandre Sarr et Elie Okobo lors du match de préparation remporté par la France face à l'Espagne, le 16 août 2025 à l'Accor Arena. (ANN-DEE LAMOUR / AFP)
Guerschon Yabusele, Alexandre Sarr et Elie Okobo lors du match de préparation remporté par la France face à l'Espagne, le 16 août 2025 à l'Accor Arena. (ANN-DEE LAMOUR / AFP)

On prend les mêmes et on recommence ? Pas vraiment. À l'occasion de l'Eurobasket 2025 (du 27 août au 14 septembre), le staff de l'équipe de France savait qu'il allait devoir innover et constituer un collectif inédit. Il faut dire qu'après l'été 2024 intense où les Tricolores ont terminé médaillés d'argent des Jeux de Paris, plusieurs membres de l'équipe ont tiré leur révérence, mettant fin à une ère. À commencer par le sélectionneur Vincent Collet qui a décidé de s'arrêter, après 15 ans à la tête des Bleus. Puis c'était au tour du capitaine Nicolas Batum (177 sélections) et de Nando de Colo (209 sélections) de mettre fin à plus de 15 saisons de bons et loyaux services.

S'ajoutent à cela les absences de plusieurs autres cadres - Victor Wembanyama en tête, mais aussi Rudy Gobert, Evan Fournier et Mathias Lessort - qui ont décidé de faire l'impasse sur ce rendez-vous estival pour diverses raisons (blessures ou besoin de repos) -, et on obtient une équipe de France largement remaniée qui se présentera à Katowice (Pologne) pour la phase de groupes.

Un secteur extérieur à reconstruire

Seuls trois joueurs - Bilal Coulibaly en sortie de banc, Isaïa Cordinier, et Guerschon Yabusele en tant que joueur majeur de l'équipe - ont participé aux Jeux de Paris. De quoi obliger le nouveau sélectionneur tricolore Frédéric Fauthoux à opérer des changements stratégiques pour cet Eurobasket, quitte à écarter des habitués en fin de carrière. "On a fait le choix de ne pas prendre Andrew Albicy [108 sélections] dans un secteur également en reconstruction", a assumé Frédéric Fauthoux en évoquant les extérieurs. Frank Ntilikina (40 sélections) a également été une victime collatérale de ce remaniement de l'effectif.

Sélectionné pour la préparation, le meneur du Partizan de Belgrade a été "coupé" pour la première fois de sa carrière avec les Bleus "pour une question de profil" a justifié le sélectionneur, qui favorise la bonne année de Théo Maledon à l'Asvel, les qualités de scoreur d'Elie Okobo et de percussion de Sylvain Francisco.

"C'est le moment de lancer des nouvelles personnes, de donner plus de responsabilités à des joueurs comme Zaccharie Risacher, Alexandre Sarr ou Bilal Coulibaly, qui sont forcément l'avenir de l'équipe de France", approuve Pape-Philippe Amagou, consultant France Télévisions. Coupé puis rappelé après le forfait dimanche de Matthew Strazel, Nadir Hifi (23 ans, six sélections) vivra également sa première compétition majeure avec les Bleus.

Des absences à combler chez les intérieurs

Ces jeunes pourront s'appuyer sur quelques habitués de l'équipe de France. Guerschon Yabusele, nommé capitaine, et Isaïa Cordinier, endosseront un rôle de leaders d'expérience. Le nouveau capitaine tricolore sera d'ailleurs le chef de file dans la raquette, affaiblie par les forfaits de Victor Wembanyama, Rudy Gobert, Matthias Lessort et Vincent Poirier.

Seul rescapé des JO de Paris dans ce secteur, l'intérieur des New York Knicks devra donc trouver des automatismes avec le revenant Mouhammadou Jaiteh (30 ans), absent de l'équipe de France depuis 2022, et Jaylen Hoard (26 ans), qui vivra sa première grande compétition avec les Bleus. 

Capable de tirer à trois points mais également d'être agressif dans la raquette, Alexandre Sarr - n°2 de la Draft NBA 2024 - aura également un rôle clé dans la peinture. Il l'a d'ailleurs déjà montré lors des matchs de préparation, où l'ailier fort a compilé 40 points en cinq rencontres, finissant meilleur marqueur lors de son premier match avec les Tricolores, face au Monténégro.

 

"Il y a quand même des sacrés clients dans le domaine défensif qui sont capables de défendre fort et de faire preuve d'une belle polyvalence."

Pape-Philippe Amagou, quadruple champion de France de basket

à Franceinfo : sport

L'intérieur des Washington Wizards aura également un rôle à jouer en défense, l'ADN des équipes de France de basket. Grâce à son imposante envergure de 2,26 m, il pourrait bien dissuader les adversaires de s'aventurer proche du panier, comme le faisaient habituellement Rudy Gobert et Victor Wembanyama. "Sur les changements en attaque, il est aussi capable de défendre sur les meneurs", estime Pape-Philippe Amagou.

Mais qui pour remplacer Nicolas Batum, capable de défendre à tous les postes ? Pour le moment, "c'est très compliqué", assure le quadruple champion de France, qui explique tout de même que l'équipe de France a des "sacrés clients dans le domaine défensif" tel qu'Isaïa Cordinier "sur la montée de balle. Il met une grosse pression sur les postes 2-3 [arrière-ailier]." Bilal Coulibaly "peut aussi défendre sur les postes 1,2,3 [meneur, arrière, ailier] et aider au poste 4 [ailier fort]", et Zaccharie Risacher a "une très belle capacité à défendre".

Un statut de favori, mais pas “d'ultra-favori”

C'est donc une équipe pleine de fraîcheur et avec beaucoup d'intensité qui débarque avec un statut de prétendant à la victoire, qu'il faudra assumer. "Ils ont plein de choses à aller chercher, c'est ce que l'on attend d'un groupe jeune, et aussi talentueux qu'eux", juge Pape-Philippe Amagou, qui ajoute cependant qu'en l'absence des grandes stars, l'équipe de France ne portera pas le "statut d'ultra-favorite". D'autant que les Tricolores, qui ont hérité d'un groupe relativement abordable hormis la Slovénie de Luka Doncic, se frotteront à un gros adversaire s'ils se qualifient pour les quarts de finale, à Riga (Autriche).

Les joueurs de Frédéric Fauthoux pourraient effectivement affronter les ogres espagnols - champions d'Europe en titre, mais qu'ils ont battu à deux reprises en préparation -, les Grecs de Giannis Antetokounmpo - que les Tricolores ont également battu - ou les Italiens. "Il faudra l'aborder avec le couteau entre les dents, être prêt à aller au combat et à commettre le moins d'erreurs possible" prévient Pape-Philippe Amagou.

Le calendrier des Bleus

Belgique - France : 28 août, 17 heures
France - Slovénie : 30 août, 17 heures
Israël - France : 31 août, 17 heures
France - Pologne : 2 septembre, 20h30
France - Islande : 4 septembre, 14 heures

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.