: Interview Stade briochin-PSG : "Notre parcours, c'est la récompense de la stabilité", estime Guillaume Allanou, entraîneur-président du petit Poucet
Avant de "recevoir" le PSG en quarts de finale de la Coupe de France au Roazhon Park de Rennes, mercredi, l'entraîneur, qui est également directeur sportif et président du club de Saint-Brieuc, a dévoilé la philosophie qui l'anime.
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Le Stade Briochin a hérité du gros lot. Le club breton, pensionnaire de National 2 (4e division) affronte l'ogre Paris Saint-Germain en quarts de finale de Coupe de France, mercredi 26 février (à 21h10 en direct sur France 3 et france.tv). Habitué à être dans l'ombre des autres clubs de la région, il a franchi neuf tours pour se faire une place sous les projecteurs. Saint-Brieuc reste sur trois prouesses : éliminer trois clubs professionnels consécutivement que sont Le Havre (L1, 1-0), Annecy (L2, aux tirs au but) et Nice (L1, 2-1).
Sous la houlette de l'homme aux trois casquettes Guillaume Allanou, entraîneur (depuis 2024), président et directeur sportif (depuis 2009), le Stade briochin s'est taillé une réputation de spécialiste de la coupe ces dernières années. En 2017-2018, il avait notamment déjà atteint les seizièmes de finale. La figure tutélaire du club ne veut "pas faire de pari" sur le scénario du match, qui tournera "très probablement en faveur des Parisiens". Pour franceinfo: sport, il explore les raisons de la réussite de son équipe et ne cache pas sa fierté.
Franceinfo: sport : Qu'est-ce que ça représente d'affronter le PSG pour vous, et dans l'histoire du club ?
Guillaume Allanou : C'est quelque chose d'historique, déjà parce qu'on atteint les quarts de finale de la Coupe de France, chose qui n'est jamais arrivée dans les 121 ans d'histoire du club. Paris comme fin de parcours sans doute, c'est aussi l'occasion de donner une belle fête du football breton face à la meilleure équipe française, ce qui est indéniable. Je pense même qu'elle fait partie du Top 2 ou 3 européen avec la qualité qu'elle propose en ce moment, à l'image du 10-0 sur les deux matchs contre Brest.
Cela fait quoi d'être, le temps d'un soir, le centre du monde du foot breton, quand on sait que Saint-Brieuc est cantonné dans l'ombre de Guingamp, une ville bien plus petite, depuis plusieurs années ?
Il y a un coup de projecteur sur notre ville, sur notre club. L'idée c'était de montrer qu'on est un bon club de foot avec de bons joueurs, qu'on est capable d'exister malgré la multitude de clubs en Bretagne : Guingamp évidemment, Rennes, Lorient, Brest, Concarneau, Saint-Malo... C'est pour cette raison qu'on va au Roazhon Park (à Rennes). C'est une terre de foot la Bretagne. Pour une fois, Saint-Brieuc sera au centre de l'attention et c'est génial.
La Coupe de France rapproche-t-elle des racines du foot, dans une ère marquée par l'hyper-capitalisme et l'overdose de compétitions ?
C'est certain. Aujourd'hui, il y a des séances d'entraînement sur tous les réseaux, de la data partout. On en oublie parfois les fondamentaux. Il faut pouvoir se dire que ce n'est qu'un jeu. C'est pour ça que les gens aiment la Coupe de France : ils aiment quand le petit arrive à battre le gros parce que ça nous ramène à des choses fondamentales. Je dis souvent à mes joueurs de retrouver ce qui leur plaisait quand ils étaient gamins.
Au-delà des exploits de cette saison, le Stade briochin a pris l'habitude de franchir des tours en Coupe de France ces dernières années. Y a-t-il une recette ?
C'est sans doute lié à une identité, à une solidarité, une appétence pour la Coupe. Quand vous avez vécu une fois un beau parcours, vous avez envie de le revivre. Peut-être que ça génère une espèce de supplément d'âme sur des matchs clés. C'est vraiment une compétition à part. On le voit dans beaucoup d'autres clubs qui sont en quelque sorte des habitués de la Coupe de France.
Après, nous n'avons pas de plan sur la Coupe de France, que ce soit sur l'aspect sportif ou financier. On met toujours zéro en face de la ligne des recettes. On ne va pas se dire : "Tiens, cette année on vise un 32e de finale". L'objectif en Coupe de France, c'est de se dire que si on se fait sortir, il faut que ce soit par un club hiérarchiquement supérieur. Mais je ne pense pas que cette logique soit propre au Stade briochin.
Cette année, on a eu la chance de réaliser quatre exploits : trois gros, un plus petit, mais Saint-Malo reste un exploit [victoire contre l'équipe de National 2 aux tirs au but au 8e tour]. Quand vous réalisez une fois un exploit, on peut se dire que ça tient du hasard ou que les planètes se sont bien alignées. Quand vous en réalisez quatre de suite, ça ne peut pas être le cas. Il y a quelque chose dans cette équipe. Le grand mérite revient aux joueurs et au staff qui travaille beaucoup. L'objectif c'est de montrer que, même si on n'est pas très bien classés en championnat (9e), on a vraiment de la qualité.
Ces résultats viennent aussi parce que certaines choses ont été mises en place...
Aligner des très bons joueurs ne suffit pas à faire performer une équipe. Le PSG en est la preuve. Il y avait Messi, Neymar et Mbappé et ça n'a jamais aussi bien fonctionné que maintenant [sans eux]. C'est tout le mérite de Luis Enrique, de faire en sorte que le foot reste un sport collectif. La recette semble évidente, mais c'est dur à mettre en œuvre, à tous les niveaux, en N2 comme en Ligue des champions. Avec mon staff, nous avons une réflexion qui cherche à construire un vestiaire qui soit le plus équilibré possible, avec des profils différents et complémentaires, d'avoir un noyau dur de joueurs. J'ai construit mon équipe en me basant sur ma colonne vertébrale, sur un axe allant du gardien à l'avant-centre. Je n'ai que six contrats fédéraux. Ils sont tous dans cet axe-là.
"Je suis comme un chef d'orchestre qui essaie de mettre en musique des solistes, chacun spécialiste de son instrument. Vous pouvez avoir un super violoniste, un super guitariste, un super percussionniste... Si chacun joue sa propre partition, ça fait une musique dégueulasse."
Guillaume Allanou, coach et président du Stade briochinà franceinfo: sport
Notre parcours, c'est la récompense de la stabilité. Je ne suis redevenu entraîneur de l'équipe A que depuis un an, mais j'en suis le président et le directeur sportif depuis 16 années. Les joueurs, je les connais par cœur. J'en ai eu beaucoup avec moi quand j'étais le coach de la réserve. Construire un effectif, c'est aussi plus simple quand vous connaissez parfaitement les hommes qui composent ce groupe.
Vous avez l'habitude de dire que vous êtes plus un coach qui préside qu'un président qui entraîne. Cela consiste en quoi un coach qui préside ?
La prégnance, c'est le terrain. Mon rôle d'entraîneur est le plus important. Le passé regorge de présidents, qui sont des fans de foot et qui outrepassent leur rôle en commençant à s'immiscer dans le fonctionnement du vestiaire. J'ai cette double fonction, mais quand j'étais président et que je n'étais pas entraîneur de l'équipe A, je n'ai jamais fait à mes entraîneurs ce que je n'aurais pas voulu qu'on me fasse. J'ai toujours eu cette posture de retrait, j'étais à leur service.
Comment fait-on pour organiser son temps quand on est entraîneur, directeur sportif et président ?
J'ai l'habitude maintenant. C'est évidemment très chronophage. C'est six jours et demi sur sept. J'essaie de garder mon dimanche après-midi, mais des fois je déroge à la règle et je vais voir mon équipe B ou mes U17. Peu importe, c'est de la passion. Personne ne m'a forcé à faire tout ça. Je ne veux pas m'en plaindre. C'est beaucoup d'heures et j'essaie de faire du mieux que je peux. Le jour où on me prouvera que je ne suis plus à la hauteur d'une de mes fonctions au club, je dirais : "Ok, vous avez raison, j'arrête".
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