Ligue 1 : comment le promu Paris FC s'est donné les moyens de "ne pas faire de la figuration" à court et moyen terme

Pour son retour en Ligue 1 après 46 ans d'attente, le Paris FC se déplace sur la pelouse du SCO Angers, dimanche (17h15), à l'occasion de la 1re journée.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Pierre Ferracci (à droite), l'actuel président du Paris FC, en compagnie de son nouveau propriétaire, Antoine Arnault (au centre), et de l'ancien coach de Liverpool, l'Allemand Jürgen Klopp, le 11 janvier 2025. (FRANCK FIFE / AFP)
Pierre Ferracci (à droite), l'actuel président du Paris FC, en compagnie de son nouveau propriétaire, Antoine Arnault (au centre), et de l'ancien coach de Liverpool, l'Allemand Jürgen Klopp, le 11 janvier 2025. (FRANCK FIFE / AFP)

Le 2 mai dernier, le Paris FC était à la fête. Et pour cause : 46 ans après son dernier passage en Ligue 2, l'autre club de la capitale validait sa remontée dans l'élite. "On ne va pas aller en Ligue 1 pour faire de la figuration !", promettait alors le président Pierre Ferracci. Car si le PFC a pris le temps pour retrouver la plus haute division du championnat de France, il change petit à petit de dimension depuis l'arrivée, en novembre 2024, de la famille Arnault comme actionnaire majoritaire, accompagnée de Red Bull. Ce qui donne l'ambition au second club de la capitale de devenir, dans les années à venir, une place forte du football français.

Se stabiliser avant de jouer l'Europe

"On fait preuve d'une grande prudence et d'humilité". Par ses mots, recueillis par l'AFP, le président Pierre Ferracci, qui accoste enfin en Ligue 1 treize ans après avoir pris le gouvernail du club, envoie un message qui en dit long. Le PFC a changé de dimension, certes, mais sa progression ne se fera pas dans la précipitation. "L'objectif des places européennes, ça se travaille, ça ne se programme pas", prévient-il, même si l'arrivée de la famille Arnault comme actionnaire majoritaire (52 % des actions, puis 70 % en 2027) aiguise les ambitions.

Le PFC a tout de même démarré tambour battant son mercato avec les recrues de Moses Simon (Nantes) en attaque, et Nhoa Sangui (Reims) en défense. La signature pour cinq ans du jeune Brésilien Otavio (Porto), 22 ans, semble par ailleurs porter la marque de Red Bull (dénicheur de talents reconnus dans ses clubs de Leipiz et Salzburg), alors qu'il est devenu très largement la plus chère recrue de l'histoire du club, acheté pour 17 millions d'euros (bonus compris), selon le site spécialisé transfermarkt.fr.

Toujours dans cet objectif de stabilité, le PFC a maintenu sa confiance en Stéphane Gilli, entraîneur de la montée qui, à 51 ans, va lui aussi découvrir la Ligue 1 et changer de dimension, comme son club. "J'ai une totale confiance en Stéphane, a assuré à l'AFP le président Ferracci. Je pense qu'il va réussir en L1 comme il a réussi en L2", où il a conduit le club à la cinquième puis à la deuxième place, synonyme de montée pour ses deux premières saisons aux commandes de l'équipe.

"On va essayer de continuer le projet de jeu qu'on a mis en place depuis deux ans, de le faire perdurer en Ligue 1, promettait ce technicien porté vers un football dynamique et offensif. On touche le ballon dès la première séance, on touche le ballon tout le temps. Dans tout ce qu'on met en place, il y a énormément de ballons", développait-il.

L'expertise et la formation à l'école Red Bull

Installé dans le Bassin parisien, l'un des plus grands réservoirs de footballeurs professionnels (avec l'agglomération de São Paulo au Brésil), le PFC veut devenir "le meilleur centre de formation de France", selon le vœu exprimé par Antoine Arnault. Son partenaire Red Bull doit l'y aider avec l'expertise de ses techniciens Jürgen Klopp, légende et ancien coach de Liverpool avec qui il a remporté la C1 et la Premier League, et Mario Gomez, l'ex-buteur du Bayern et de l'Allemagne (78 sélections, 31 buts).

"En ce qui concerne la formation, on va pouvoir améliorer les choses assez vite. La formation est vraiment un des fers de lance de Red Bull, et ils y tiennent également beaucoup donc on va commencer à travailler, à améliorer, à regarder aussi comment on peut rapidement faire que ce centre de formation devienne réellement pertinent en Île-de-France et à Paris pour les saisons à venir."

Antoine Arnault, actionnaire majoritaire du PFC

à RMC Sport

Le réseau de la boisson énergisante a "des propositions à faire dans la formation, le recrutement, la construction du centre d'entraînement, des réflexions sur l'alimentation, la diététique des sportifs, la façon de faire grandir les jeunes..., détaille Pierre Ferracci à l'AFP. On se rappelle que deux joueurs de chez nous, et pas des moindres, sont passés par Leipzig et le réseau Red Bull, Nordi Mukiele et Ibrahima Konaté", cite également le dirigeant.

De son côté, Antoine Arnault avait également tenu à mettre en avant "l'excitation" de Jürgen Klopp, chargé de piloter tout ce qui touche au football chez Red Bull, de se lancer dans ce projet atypique pour un entraîneur à la renommée mondiale. "Il y a à la fois le côté sportif qui l'excite, mais aussi, je pense, le côté création d'une autre histoire, construction d'autre chose autour de ce grand projet parisien ne serait-ce qu'en termes de construction de marques", expliquait-il pour RMC Sport.

Un nouveau stade plus approprié "pour développer ses revenus"

Une nouvelle ère se lance avec un terrain de jeu digne des ambitions affichées. Le Paris FC a donc décidé de quitter le stade Charléty, au sud-est de Paris, pour Jean-Bouin, une enceinte mitoyenne du Parc des Princes, qu'il partagera avec le club de rugby du Stade français au moins jusqu'en 2029. Avec une capacité d'accueil presque identique (environ 19 607 spectateurs), le président du club s'était montré particulièrement ravi de ce changement, expliquant les raisons qui avaient motivé ce choix dans un entretien accordé au Figaro en mars dernier.

"C'est une belle étape pour le club parce que, sans décrier Charléty, on n'avait pas tout à fait l'outil à notre disposition pour continuer à poursuivre notre développement", avançait-il alors. Inauguré en 2013, le stade Jean-Bouin dispose de beaucoup plus de loges et présente l'avantage de ne pas comprendre de piste d'athlétisme éloignant considérablement les spectateurs du terrain de jeu.

"On arrive dans un beau stade, pour les supporters parce qu'ils seront près du terrain, pour les joueurs parce qu'ils entendront un peu mieux les supporters qui les soutiennent, et pour les partenaires parce que les hospitalités sont royales. À Charléty, on était très pauvres dans ce domaine-là. Pour développer nos revenus, c'est un superbe outil."

Pierre Ferracci, président du Paris FC

dans Le Figaro

"Presque 5 700" abonnements ont ainsi été vendus d'après les chiffres du club communiqués à l'AFP, fin juillet. Les premiers tarifs en tribunes populaires "permettent d'accéder au match pour 10 euros", souligne Pierre Ferracci. Le PFC, qui pratiquait la gratuité à Charléty, se garde "2 000 places gratuites par match" à distribuer. La pelouse est également en train d'être changée, pour remplacer le synthétique proscrit en L1. Le temps qu'elle prenne, les Franciliens ont obtenu une dérogation pour jouer leurs deux premiers matchs à l'extérieur et lanceront leur saison à domicile le 31 août contre un autre promu, le FC Metz.

Une volonté forte d'agrandir et rénover son centre d'entraînement

Enfin, les nouveaux propriétaires du PFC ont également ciblé leurs infrastructures du quotidien comme un axe majeur d'amélioration. Pour accompagner son évolution, le Paris FC va donc entamer les travaux d'agrandissement de son centre d'entraînement à Orly (Val-de-Marne) cet automne. "L'objectif est de progressivement passer de quatre terrains à neuf, et de 8 à 18 hectares", détaille Pierre Ferracci à l'AFP.

"On est déjà à l'étroit avec les deux équipes premières, masculines et féminines, et les deux centres de formation. Donc on avait un besoin urgent de s'agrandir, et l'arrivée de la famille Arnault et de Red Bull nous permet d'avoir un budget pour le faire", assure-t-il. Le club est installé sur un terrain appartenant à la ville de Paris. Il veut acquérir un parc des sports à proximité pour s'étendre, et négocie pour cela avec le syndicat intercommunal d'Orly, Villeneuve-le-Roi et Choisy-le-Roi, ainsi que le Conseil départemental du Val-de-Marne.

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