Ligue 1 : Stéphanie Frappart conspuée sur les réseaux sociaux… Le revers de la médaille d'une volonté de transparence de l’arbitrage français
Depuis septembre 2024, la Direction technique de l’arbitrage (DTA) de la Fédération française de football (FFF) publie, après chaque journée de Ligue 1, un débriefing de quelques actions litigieuses, quitte à, parfois, déjuger ses arbitres.
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"C’est haut, mais ça ne reste pas, ça glisse". Voilà l’analyse qui vaut, à Stéphanie Frappart, de très nombreuses critiques et moqueries sur les réseaux sociaux depuis lundi 15 septembre. L’arbitre était en charge de la VAR lors du match Rennes-Lyon, dimanche 14 septembre, et elle n’a pas jugé bon d’appeler l’arbitre central, Ruddy Buquet, pour visionner une semelle du Rennais Anthony Rouault entre le tibia et le mollet du Lyonnais Khalis Merah à la 18e minute.
La Direction technique de l’arbitrage (DTA) a déjugé Stéphanie Frappart, en affirmant que le Rennais, qui a ensuite marqué, "aurait dû être exclu" et que l’intervention de la VAR "était attendue".
La DTA a pris l’habitude, depuis septembre 2024, de publier un débrief des décisions prises par les arbitres après chaque journée de Ligue 1, sur le site de la Fédération française de football (FFF), dans une volonté de "faire tomber les barrières autour de l’arbitrage", selon Antony Gautier, le directeur de l’arbitrage. "La DTA est mobilisée chaque week-end pour regarder les rencontres de Ligue 1, et à l’issue de chaque journée, nous avons une vision complète de toutes les situations qui peuvent faire l’objet d’une analyse. Ces situations font d’abord l’objet d’un débriefing avec les arbitres concernés, et nous en sélectionnons quelques-unes, pour leur aspect pédagogique, que nous débriefons sur le site", expliquait-il fin août lors d’une conférence de presse.
13 erreurs reconnues la saison dernière
La saison dernière, ce sont ainsi 77 situations qui ont été expliquées, à l’aide d’une vidéo qui permet d’entendre les échanges des arbitres sur le moment, et d’une analyse écrite de la DTA. Sur ces 77 situations, la DTA a jugé que la décision prise à l’aide de la VAR était bonne pour 64 cas, mais a reconnu des erreurs de ses arbitres dans 13 situations, qui impliquent des décisions majeures comme des exclusions, des penalties ou des buts. Cette saison, Stéphanie Frappart est la deuxième arbitre à se faire déjuger, après Cyril Gringore, qui avait informé l’arbitre central de Toulouse-PSG, lors de la deuxième journée, qu’un pénalty était à retirer, alors qu’il n’aurait pas dû l’être selon les Lois du jeu, et selon la DTA.
"La démarche de s’ouvrir autant est géniale", juge l’ancien gardien de but Mickaël Landreau, aujourd’hui conseiller sportif de la DTA. Mais elle peut aussi avoir pour conséquence d’exposer un peu plus médiatiquement les arbitres et leurs erreurs. "Il y a eu un temps d’adaptation, parce que ça ne fait pas plaisir de reconnaître une erreur et de l’exposer aux yeux de tout le monde, affirmait Amaury Delerue, ancien arbitre de Ligue 1, et désormais manager des hommes et femmes en noir, devant les médias fin août. Mais on le fait parce que collectivement, on a tous plus à y gagner sur le moyen ou le long terme, plutôt que par le passé, où il y avait une politique de la chaise vide, de ne rien dire. Les arbitres sont les plus malheureux quand une mauvaise décision est prise".
"Quand on attaque les hommes ou les femmes derrière les arbitres, c'est beaucoup plus problématique"
"On est un corps de métier dans lequel on est extrêmement exigeant envers nous-mêmes. On déteste l'injustice, donc c'est encore plus dur quand c'est vous qui la créez, ça vous fait mal, vraiment, assure auprès de franceinfo: sport Benoît Bastien, arbitre en Ligue 1 depuis 2011. On n’a pas besoin d’attendre que la DTA publie médiatiquement une décision nous concernant, qu’elle soit bonne ou mauvaise, pour se dire qu’on a fait un bon match ou pas. Le fait que la hiérarchie puisse l’exposer médiatiquement, ça fait partie du travail. On se doit d’être transparent vis-à-vis de nous-mêmes, et quand on sait se dire à soi-même qu’on s’est trompé, ce n’est pas dur de le voir écrit dans la presse, parce que c’est la réalité".
Toutefois, même si les arbitres ont l’habitude que "tout soit vu, décortiqué, analysé, repris dans toutes les émissions, et que les critiques font partie du jeu", selon Amaury Delerue, "quand on attaque les hommes ou les femmes derrière les arbitres, c’est tout de suite beaucoup plus problématique".
Les arbitres de Ligue 1 disposent d’une psychologue et préparatrice mentale depuis janvier et peuvent la consulter s’ils en ressentent le besoin. Dans le cas de Stéphanie Frappart, stigmatisée sur les réseaux sociaux, la DTA n’a pas, pour l'instant, communiqué pour défendre son arbitre.
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