Ligue 1 : "L'OL a besoin d'argent très vite...." Pour Lyon, la qualification pour la Ligue des champions reste une nécessité financière
Actuel sixième de Ligue 1, Lyon est toujours menacé d’une rétrogradation en Ligue 2 par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le gendarme financier du foot français.
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Après l’élimination face à Manchester United en Ligue Europa, ce ne sont pas seulement les rêves de trophée de l’OL qui se sont envolés. C’est aussi l’un des moyens, en cas de victoire finale, de s’assurer une qualification en Ligue des champions pour la saison prochaine. Pour Lyon, qui reçoit Rennes en Ligue 1, samedi 26 avril, le championnat reste donc la dernière option pour viser la C1 et sa manne financière qui pourrait sauver le club financièrement, alors qu’il a été rétrogradé à titre conservatoire en Ligue 2 par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG).
Avant cette 31e journée de Ligue 1, les Lyonnais pointaient à la 6e place du championnat, synonyme d’une qualification en Ligue Europa conférence, à deux points de la quatrième place occupée par Lille, virtuellement barragiste de la Ligue des champions, et à trois points du podium, qui assure une qualification directe en C1. C’est bien cette compétition que les hommes de Paulo Fonseca veulent accrocher, et pas uniquement pour des raisons sportives.
"L’OL a-t-il besoin de la Ligue des champions pour se sauver financièrement ? Oui ça y ressemble, et c’est un avis partagé par les commissaires aux comptes. L’OL a besoin d’argent très vite et la C1 serait une bonne solution", tranche Florent Bergmann, chargé d’études économiques au CDES Limoges et membre de la DNCG pour le football amateur.
Un risque de fin d'activité pointé par les commissaires aux comptes
Les comptes d’Eagle Football Group, qui gère l’OL et le Groupama Stadium, ne sont en effet pas bons : sur l’année 2024, son résultat net a été évalué à -117 millions d’euros, la trésorerie a été divisée par deux. Le club a été rétrogradé à titre conservatoire en Ligue 2 par la DNCG. Son cas sera examiné, comme les autres clubs, en fin de saison, mais une relégation n’est pas à exclure, alors que Lyon n’a pas mis les pieds en Ligue 2 depuis 36 ans. "Un résultat net de -117 millions d’euros sur un exercice, c’est un peu moins grave si les exercices précédents ont été excédentaires, analyse Florent Bergmann. Le fait est que pour l’Olympique Lyonnais, ce n’est pas le cas. Les résultats nets sont constamment négatifs, avec des produits inférieurs aux charges, qui doivent être compensés. Ce qui veut dire que les capitaux propres doivent être positifs et abondés d’apports d’actionnaires pour pouvoir compenser les pertes."
Un apport bienvenu de 83 millions d’euros de liquidités de la maison mère, Eagle Football Holdings, a été enregistré en janvier, et la vente de joueurs cet hiver au sein des clubs du groupe (dont Botafogo) a permis de rassurer l’UEFA, alors que le club risquait aussi une exclusion de la Ligue Europa. Mais cela sera-t-il suffisant pour la DNCG en France ? "La DNCG attend que les commissaires aux comptes puissent prononcer autre chose qu’un gros risque de fin d’activité pour l’OL, explique Florent Bergmann. La DNCG est un peu contrainte par les commissaires aux comptes, qui disent qu’il y a un risque de continuité d’exploitation, c’est à dire qu’à un moment donné, l’OL fasse faillite. Ça a un peu évolué, parce qu’un nouveau rapport a été émis et est plus nuancé, mais il maintient un risque de trésorerie".
"Au moment du dernier passage devant la DNCG, le chiffre qui circulait était un besoin de liquidités entre 150 et 200 millions d’euros, souligne Luc Arrondel, économiste spécialisé dans le sport et auteur de "L’Argent du football". Le critère de la DNCG, c’est un critère de solvabilité, avec une confiance en l’actionnaire. Si vous regardez les comptes du PSG, ils sont nettement déficitaires, mais quand vous avez un actionnaire comme l’Etat du Qatar, c’est plus facile. Là, ce qui fait un peu tiquer la DNCG, ce sont les comptes d’Eagle Football Holdings. Ils jugent que même l’actionnaire n’est pas forcément capable de renflouer les caisses".
Quelques pistes pour renflouer les caisses en cas de non-qualification en C1
La Ligue des champions et ses revenus "sans commune mesure" par rapport aux autres compétitions européennes, permettrait de "lever certaines incertitudes financières et garantirait quasiment une continuité d’exploitation, c'est-à-dire que le club pourrait continuer d’exister sans faire faillite", assure Florent Bergmann. Il faut dire que la qualification pour la C1 assure au minimum 18,6 millions d’euros, auxquels s’ajoutent des primes de résultats, qui ont par exemple permis à Brest, huitième de finaliste, d’empocher quelque 50 millions d’euros cette saison (hors droits tv). A titre de comparaison, la qualification pour la Ligue Europa rapporte 4,3 millions d'euros, Lyon ayant amassé 13,3 millions d'euros grâce à son parcours jusqu'en quarts de finale.
"En 15 ans, le budget de la Ligue des champions a été multiplié par 3,5, remarque Luc Arrondel. L’OL a vendu certains actifs comme la LDLC Arena et l’équipe féminine, donc les actifs sont en train de diminuer. Et sur le côté des recettes, on voit qu’effectivement, un club de la notoriété de Lyon a la nécessité de participer à une grande ligue européenne. La Ligue des champions permet d’assouvir un besoin de trésorerie pour assurer les opérations courantes, avec des recettes plus régulières, car l’apport de fonds propres, ce ne sont pas des choses qui reviennent régulièrement".
Mais en cas de non qualification pour la C1, quelques pistes existent. John Textor met notamment en avant une introduction en bourse aux Etats-Unis d’Eagle Football Holding, pour laquelle un apport de 150 millions d’euros est budgété au premier semestre de 2025. Mais celle-ci n’est pas encore intervenue alors que la bourse américaine connaît des semaines compliquées. "Le groupe a dit que quasiment tout l’argent irait directement à l’OL, pour compenser les pertes. Mais s’il veut répartir l’argent autrement à l’intérieur du groupe, c’est lui qui choisit. En l’état, pour rassurer tout le monde, lever l’incertitude et surtout la rétrogradation à titre conservatoire, je pense que le groupe serait bien inspiré de relayer les 150 ou 100 millions d’euros à l’OL", estime Florent Bergmann.
Des ventes de joueurs importants, comme Rayan Cherki, pourraient aussi donner de l'air aux comptes. John Textor évoque également la possibilité de vendre ses parts dans le club anglais de Crystal Palace, mais cette vente n’est pas toujours pas intervenue. Reste à savoir jusqu’où ira la patience de la DNCG, qui doit trancher à l’intersaison, et alors que l’OL, en cas de quatrième place, pourrait avoir à jouer des barrages pour la Ligue des champions mi-août.
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