Ryder Cup : insultes, jets de bière, frictions entre joueurs... Comment l'édition 2025 aux Etats-Unis est allée très loin dans les dérapages

"Nous veillerons donc à dire à nos fans en Irlande en 2027 que ce qui s’est passé ici n’est pas acceptable." L'ancien n°1 mondial, Rory McIlroy, n'a vraiment pas apprécié le comportement de certains supporters sur le parcours de golf de Farmingdale, près de New York (Etats-Unis), lieu de la Ryder Cup entre vendredi 26 et dimanche 28 septembre, remportée par l'équipe européenne face aux Américains (15-13).

Il faut dire qu'il a subi, comme ses coéquipiers de l'équipe européenne, l'ambiance survoltée des fans américains, qui a atteint des sommets, à qui le 8e mondial, Collin Morikawa, avait lancé avant l'épreuve : "J'espère que vendredi ce sera le chaos complet, je suis à fond pour ça". Il a été peut-être un peu trop bien écouté. "Ce sport devrait être soumis à des normes plus strictes que celles que nous avons vues cette semaine, a regretté McIlroy, qui a remporté le Masters cette année. Le golf a la capacité de rassembler les gens. Il vous enseigne de très bonnes leçons de vie et vous apprend à respecter les règles et à respecter les autres. Cette semaine, nous n’avons parfois pas vu cela... J’ai répondu quelques fois parce que ça m’a énervé à plusieurs reprises", a ajouté l'Irlandais. Retour sur ce week-end sous haute tension.

Insultes envers les joueurs et démission de la maîtresse de cérémonie

Un climat tendu. Lors de la deuxième journée de la Ryder Cup, samedi, le Nord-Irlandais Rory McIlroy a été hué et insulté à de nombreuses reprises sur le green. Les "Fuck you Rory !" ou "Asshole ! Asshole !" se sont multipliés, faisant perdre son calme à McIlroy. Le golfeur de 36 ans a même lâché un "Guys, shut the f**k up" ["Les gars, fermez-la, p*tain", en français], visiblement excédé par les débordements des spectateurs. 

Face à ces insultes répétées, la maîtresse de cérémonie, la comédienne et humoriste Heather McMahan, recrutée pour animer la compétition et lancer des chants de supporters, a démissionné, après avoir présenté ses excuses à l'ancien n°1 mondial. Les organisateurs avaient pourtant diffusé des mises en garde sur des écrans géants, en vain.

Verre de bière lancé sur l'épouse de Rory McIlroy

Les débordements ont aussi visé l'épouse de Rory McIlroy, Erica Stoll, victime d'un lancé de verre de bière dans sa direction, qui a ricoché sur son chapeau, samedi, lorsque le couple est arrivé au trou n°17. "Les familles devraient être épargnées, mais ce n'était manifestement pas le cas cette semaine, a réagi McIlroy en conférence de presse. Mais ma femme Erica va bien. C'est une femme très, très forte. Elle a géré toute cette semaine avec classe, sang-froid et dignité, comme elle l'a toujours fait."

La Team Europe a apporté son soutien au couple McIlroy. L'un des membres, Justin Rose, a par exemple salué la gestion exemplaire d'Erica Stoll. "Je ne savais pas qu'Erica s'était fait jeter une bière dessus hier (samedi). Chapeau à Erica. Elle n'en a pas parlé à l'équipe. Nous n'en avons pas fait toute une histoire. Cela en dit long sur la force d'Erica et de tous les membres de cette équipe", a ajouté l'Anglais en conférence de presse.

L'accrochage entre Rose et un caddy avant celui entre DeChambeau et Fleetwood

Les tensions ont même rattrapé les joueurs le green. Alors que la paire américaine Bryson DeChambeau et Scottie Scheffler affrontait les Britanniques Tommy Fleetwood et Justin Rose, le caddy de Bryson DeChambeau, Greg Bodine, a perturbé le putt de Justin Rose au trou n°15 en marchant sur sa ligne. "C'est mon putt, sors de ma ligne", lui a lancé Justin Rose, énervé.

Après avoir rentré la balle, les deux équipes se sont dirigées vers le prochain départ, avec une tension palpable. On peut notamment y entendre le caddy de Scottie Scheffler, Ted Scott, répondre : "Sérieusement, tu ne parles pas comme ça". Ian Finnis, le caddy de Tommy Fleetwood a finalement joué les médiateurs, appelant chacun au calme : "Allez tout le monde se calme. Il n'a pas fait exprès de marcher sur sa ligne. C'est pour ça, on se calme tous. Allez, jouons."