Intrusion à la Commanderie : jusqu'à un an ferme à l'encontre de meneurs de groupes de supporters
Des peines allant jusqu'à un an de prison ferme ont été prononcées lundi contre quatre meneurs de groupes de supporters de l'Olympique de Marseille pour leur responsabilité dans les incidents de fin janvier au centre d'entraînement du club.
C'était le 30 janvier dernier. Quelque 300 supporters, échauffés par une succession de résultats sportifs décevants, s'étaient massés devant les grilles de la Commanderie, le centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille, notamment pour demander le départ du président du club, Jacques-Henri Eyraud, évincé depuis. Des pétards, feux d'artifice et fumigènes avaient été lancés dans l'enceinte et une partie des supporters avaient pénétré dans le centre, jusqu'aux vestiaires. Des vitres avaient été brisées et des voitures avaient été dégradées.
Ce sont ces faits qui ont été rappelés par la présidente du tribunal correctionnel de Marseille, Nathalie Marty, lundi 22 mars. "Dans ce dossier la preuve a été rapportée d'une organisation en vue de dégradations et de violences", a assuré la présidente de ce tribunal, qui a prononcé la peine la plus dure, un an de prison ferme, contre le trésorier des Marseille trop puissant (MTP). Le jeune homme, déjà condamné dans le passé pour des faits similaires, avait été arrêté dans la Commanderie, avec des fumigènes.
"Je suis la bête noire"
Rachid Zeroual et Christophe Bourguignon, respectivement leader des South Winners et président des Ultras, deux autres clubs de supporters, ont écopé de neuf mois de prison, dont cinq avec sursis, conformément aux réquisitions du parquet. "Je suis la bête noire, ils essayent de nous faire baisser les bras, mais je n'ai rien à me reprocher, je ne suis pas rentré dans la Commanderie", s'est énervé à l'issue de l'audience M. Zeroual, aidé de béquilles en raison d'une maladie.
Déjà condamné il y a 11 ans pour "violences aggravées en réunion", M. Zeroual a nié avoir attisé la colère des supporters, assurant au contraire avoir "insisté" lors d'une réunion "pour que ça se passe pacifiquement". Le quinquagénaire a évoqué un "effet Covid" et l'interdiction des supporters dans les stades pour raison sanitaire comme explication aux violences et fustigé "la fermeture des grilles" du centre d'entraînement : "Tout a été organisé pour que ça déborde", a-t-il dénoncé, assurant que les responsables du club étaient au courant de la venue des supporters, ce qu'a confirmé l'avocat de l'OM Olivier Grimaldi. De son côté, Christophe Bourguignon, le président des Ultras, qui a reconnu être présent devant la Commanderie mais a nié avoir pénétré à l'intérieur, a tenté de minimiser son rôle. Président ? "C'est juste sur le papier", avait lancé l'homme de 49 ans, qui s'est fait tatouer "Ultra" dans le cou.
La dernière peine, dix mois avec sursis, à été prononcée à l'encontre du secrétaire chargé de la communication des Winners, filmé avec des gestes véhéments par les caméras installées aux abords du centre d'entraînement du club. Le procureur de la république, André Ribes, avait requis la même peine pour le "capo" des MTP, mais ce dernier, qui a reconnu devant le tribunal correctionnel avoir "fait l'idiot", a finalement été relaxé, tout comme le sixième supporter sur le banc des prévenus.
"Nous sommes à Marseille, nous avons les supporters que nous avons"
"Les actes de violence pour faire passer ses idées ce n'est pas possible", avait tancé le procureur: "Si la porte est fermée, vous restez dehors", avait-il insisté dans son réquisitoire. "La Commanderie ne leur appartient pas", avait fustigé Me Grimaldi. "L'OM ne peut pas vivre sans ses supporters, mais l'OM n'a pas la capacité de choisir ses supporters. Nous sommes à Marseille, nous avons les supporters que nous avons", a-t-il regretté.
Le 24 février, onze premiers supporters arrêtés au moment des faits avaient été condamnés à six mois de prison avec sursis, et un douzième, déjà connu de la justice pour des vols, à trois mois ferme. Deux relaxes avaient également été prononcées.
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