Néoprène : une transition nécessaire vers des produits plus respectueux de l'environnement
Pour lutter contre la pollution engendrée par la conception des combinaisons en néoprène, les entreprises du secteur de la glisse sont en pleine transition vers des pratiques et des productions plus respectueuses de l'environnement.
Faute de rayons de soleil, mieux vaut s'équiper conséquemment pour affronter les rouleaux d'hiver glacés. La combinaison néoprène, sorte de seconde peau pour rester au chaud dans l'eau, est incontournable en surf, body-board, planche à voile, kite-surf ou plongée.
Pourtant, si elles maintiennent la chaleur et offrent une bonne liberté de mouvement, les combinaisons néoprènes sont très polluantes pour l'environnement. Peu à peu, des néoprènes plus respectueux émergent. Une évolution qui s'accélere sous le coup de la pénurie de matières premières que connaît le secteur.
Le néoprène, un produit polluant ?
Dans leur conception "classique", à base de polychloroprène, les combinaisons néoprènes sont polluantes. Un constat problématique, déjà soulevé au sein de la communauté des surfeurs, attachée à la protection de l'océan.
Le néoprène fait son apparition en 1931. Il est alors le premier caoutchouc synthétique inventé dans le monde. Hugh Bradner, le "père des combinaisons", a ensuite inventé la première combinaison moderne dans les années cinquante. Résistant, flexible, isolant du froid, le néoprène a longtemps semblé être un composant miracle en milieu aquatique.
Mais le composant principal des combinaisons, la mousse de néoprène, est un caoutchouc synthétique obtenu à partir de matières premières polluantes comme le pétrole et le calcaire. Souci supplémentaire, une fois produit, le néoprène est très difficilement recyclable. Pour le remplacer, peu d'options répondent aux nécessités d'élasticité et d'isolation liées à la pratique.
Quelles alternatives ?
Certaines entreprises misent ainsi sur de nouvelles formes de néoprène, plus respectueuses de l’environnement. Le caoutchouc naturel, généré à base de végétaux (hévéa, canne à sucre) est une première alternative aux combinaisons néoprènes classiques. Ce dernier permet de réduire les émissions de CO2 de 70% par rapport à du néoprène à base de pétrole.
Rip Curl s’est ainsi lancé dans l’innovation de son produit phare, ce qu'explique Jonathan Cetran, chef de produit : “On travaille sur des alternatives au néoprène, des matières biosourcées. Mais tout ça a un coût. Les combinaisons biosourcées sont 10 à 15% plus chères que des combinaisons classiques pour le moment. Elles n’ont pas non plus des performances équivalentes en termes d'élasticité et de chaleur. Mais elles s'en rapprochent chaque année. Dans 5 à 10 ans, toutes les combinaisons seront biosourcées.”
Décathlon veut aussi sauter le pas : "on va doucement arriver sur des combinaisons à base de caoutchouc naturel, issu des hévéas", expose David Martinelly, chef de produit pour Olaian. Quant à Soöruz, une start-up française, elle utilise un néoprène à base d'huître : “on utilise de un mélange de polychloroprène et d'huître, ou du bioprène qui utilise moins de pétrole”, explique Yann Dalibot, son directeur. Pour le moment, ces matériaux restent cantonnés à quelques combinaisons haut de gamme.
Recyclage et réparation
L'autre alternative se déroule à l'intérieur de la combinaison, en utilisant du polyester recyclé pour la confection des doublures intérieures. De quoi réduire la consommation gourmande en pétrole du polyester neuf.
Dernière solution, celle de faire durer davantage sa combinaison. "On a vraiment développé la réparabilité du produit. Le client peut venir faire réparer en 10 minutes sa combinaison en magasin chez Decathlon ou la réparer soi-même avec des tutoriels en ligne, explique David Martinelly. C'est une aberration de jeter sa combinaison néoprène. On avait déjà cette conviction, mais la crise du Covid et la pénurie ont fortement accéléré les choses." Une volonté partagée par Rip Curl, qui fait état de son côté de 4 000 combinaisons réparées en Europe chaque année. Une prise de conscience collective nécessaire pour limiter les effets néfastes du néoprène sur l'environnement. Et surfer équipé, sans polluer.
À regarder
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter