Abi Burton, de 25 jours de coma à une demi-finale de Coupe du monde de rugby
L’Angleterre d'Abi Burton affronte le XV de France en demi-finale du Mondial, samedi, à Bristol.
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Chaque match avec la sélection nationale a une saveur bien particulière pour Abi Burton, et la demi-finale opposant l'Angleterre au XV de France, samedi 20 septembre, n'y fera pas exception. Trois ans plus tôt, elle vivait pourtant un véritable cauchemar.
Le 30 août dernier déjà, à l’entrée des Red Roses sur la pelouse du Franklin’s Garden de Northampton pour leur deuxième match de poules à leur Coupe du monde, le moment a dû avoir une importance toute particulière pour la jeune femme de 25 ans. Face aux Samoa, maillot frappé du 6 dans le dos, la joueuse des Ealing Trailfinders a connu sa première titularisation dans un Mondial, après avoir été diagnostiquée d’une maladie rare.
Fille d’un ancien joueur professionnel de rugby à 13, Danny Burton, la star montante du rugby anglais a toujours baigné dans le ballon ovale. En 2017, la native de Castkefird (Yorkshire) fait ses débuts en championnat à XV, avec Gloucester-Hartpury, à 17 ans seulement. Également intégrée dans les équipes jeunes sur le circuit à 7, elle est sélectionnée, à 21 ans, pour défendre les couleurs de la Grande-Bretagne aux Jeux olympiques à Tokyo à l’été 2021.
Maladie auto-immune rare
Mais quelques mois après son retour du Japon, la vie d’Abi Burton se trouve bouleversée. Ses proches la voient se renfermer sur elle-même, être sujette à des sautes d’humeur, devenir violente. "Mon comportement a commencé à changer. J’ai eu ma première crise d’épilepsie à table avec ma mère. À partir de là, mon corps s’est mis en mode combat", se souvient-elle dans un long témoignage publié sur le site de la Fédération anglaise de rugby. Les médecins qu’elle consulte pensent à des symptômes de stress, ou à un trouble dépressif.
"Ils ont retiré les couteaux de la maison car ils ne savaient pas ce que je pouvais faire avec."
Abi Burtonà la Fédération anglaise de rugby
Admise à l’hôpital psychiatrique à l’été 2022, Abi Burton est finalement diagnostiquée d’une encéphalite auto-immune, une maladie rare qui pousse son corps à se mettre constamment en mode défense. Pour la protéger, elle est placée dans un coma artificiel, une décision qui doit être validée par son père. "Il a beaucoup culpabilisé, car il pensait qu’il me condamnait", relate la joueuse. Alors que l’opération ne devait durer que trois jours, elle passe finalement 25 jours dans le coma et sous traitement. À son réveil, elle n’a pas de souvenir de l’hospitalisation et des jours qui ont précédé. Son dernier souvenir remonte à une présentation des maillots avec l’équipe de Grande-Bretagne de rugby à 7, trois mois plus tôt.
"J'étais comme l'ombre de moi-même"
"Passer du fait d'être une joueuse de rugby à ne même pas pouvoir me lever pour aller aux toilettes était très dur. J’étais comme l’ombre de moi-même", se souvient-elle. La troisième ligne, qui a perdu 20 kilos et doit réapprendre à marcher, débute sa rééducation avec un objectif en tête : les JO de Paris 2024.
D’abord appelée comme réserviste, elle intègre finalement le groupe sur un forfait. Son profil attire également l’œil du staff des Red Roses, qui la sélectionnent pour l’édition 2025 du Tournoi des six nations. Elle connaît sa première sélection à 15 face au pays de Galles, dans un match où elle inscrit deux essais en sortie de banc. De quoi se faire sa place dans la rotation, et pour la Coupe du monde à domicile tant attendue par tout un pays.
Face aux Samoa, elle a dû retenir ses larmes pendant l’hymne. "J’ai vu mes parents, mes grands-parents, mon frère dans les tribunes. C’était très spécial, ils étaient aussi émus", a-t-elle confié à la BBC après la rencontre. "Ils ont traversé l’enfer ces dernières années, et le fait qu’on ait pu en sortir, que mon père et ma mère puissent voir que je vais bien, que mes deux petits frères vont bien… On veut juste vivre ces moments ensemble maintenant." Ces moments qui l’emmèneront jusqu’à Twickenham, temple du rugby anglais, pour le week-end des finales, trois ans après être sortie du coma.
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