Coupe du monde : "On aurait eu à cœur de créer l'exploit" mais "on peut se regarder dans les yeux"... Les Bleues entre déception et fierté après le Crunch

Malgré une belle opposition, le XV de France n'a pas su forcer son destin face aux Red Roses, samedi après-midi, en demi-finales du Mondial.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel - envoyée spéciale à Bristol (Angleterre)
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
La déception des Bleues après le coup de sifflet final de la demi-finale face à l'Angleterre, en Coupe du monde, le 20 septembre 2025, à Bristol (Angleterre). (PAUL ELLIS / AFP)
La déception des Bleues après le coup de sifflet final de la demi-finale face à l'Angleterre, en Coupe du monde, le 20 septembre 2025, à Bristol (Angleterre). (PAUL ELLIS / AFP)

Des émotions contradictoires, des difficultés à choisir quoi ressortir du match à chaud, et quelques sourires malgré tout au milieu des visages fermés. Après un match accroché, et une performance solide pendant une heure, le XV de France a été éliminé en demi-finale de la Coupe du monde, son plafond de verre dans la compétition, finalement dominé par des Anglaises bien plus réalistes (35-17).

"Ce soir, il y a de la déception et des regrets, c’est sûr", a posé tout de go la co-sélectionneuse Gaëlle Mignot en conférence de presse d’après-match. Comme un leitmotiv, les deux mots sont revenus dans les bouches de presque toutes les joueuses dans les travées de l'Ashton Gate Stadium. "Il y a forcément de la déception, parce qu'on aurait eu à cœur de créer l'exploit, d'être la première équipe de France féminine à aller en finale, et de rêver plus grand derrière", a regretté Agathe Gérin, avant que Pauline Bourdon Sansus, comme un écho, évoque directement la "frustration" et la "déception" au début de sa zone mixte.

Domination sans concrétisation avant la pause

Les regrets se sont surtout concentrés sur la période de domination avant la pause, au cours de laquelle les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz ont vendangé plusieurs grosses occasions. "On n'arrive pas à scorer en fin de première mi-temps pour passer devant et leur rentrer dans la tête [...] Si on marque les six fois où on rentre chez elles en première période, à la mi-temps ce n'est pas pareil", a détaillé Agathe Gérin. Un sentiment partagé par Pauline Bourdon Sansus : "Les occasions manquées nous ont coûté cher. Contre ces Anglaises, on savait que si on ne concrétisait pas, ça leur donnerait encore plus de munitions. Malheureusement, c’est ce qui s’est passé, et c’est pour ça qu’on était même derrière à la pause."

"J'aimerais garder cette image de la première mi-temps, tout en étant très lucide sur le fait qu'aujourd'hui ça ne suffit pas pour passer le cap."

Agathe Gérin

en zone mixte

Mais cette frustration est aussi teintée de fiertés, ont assuré les joueuses, à commencer par Carla Arbez, qui a préféré insister sur le positif à sortir de la rencontre : "On peut se regarder dans les yeux, parce que je pense qu'on fait un bon match, surtout avec le cœur." Les Bleues se satisfont surtout d'avoir fait douter leurs adversaires, annoncées comme grandes favorites. "Je pense que ça fait longtemps qu'elles ne s'étaient pas fait accrocher comme ça au corps, elles n'ont pas l'habitude de jouer avec une équipe qui leur colle au score", a poursuivi l'ouvreuse bordelaise.

"Plus pragmatiques et plus rôdées que nous"

Au milieu de ces sentiments contradictoires, les Bleues n'ont surtout pu que constater l’écart qui les sépare encore de la meilleure nation mondiale. "Ça a basculé pour elles parce qu’elles sont plus pragmatiques et plus rôdées que nous. C’est la juste conclusion de ce match", a posé une Marine Ménager aux yeux rougis en conférence de presse, avant que David Ortiz ne mentionne "l’écart trop grand et les imprécisions trop importantes pour espérer revenir".

Comme lors du dernier Tournoi des six nations, où elles étaient passées à un point de faire tomber les Red Roses à Twickenham, après une belle remontée en seconde période (43-42), elles échouent une nouvelle fois après avoir fait douter leur bête noire, mais sans trouver de solution pour être capable de changer le cours de l’histoire. "Dès qu'elles viennent dans notre camp, au bout de deux ou trois minutes, elles marquent. Nous, on y passe peut-être douze minutes, donc on s'épuise un peu", a analysé Pauline Bourdon Sansus. "Il nous manque le fait d'être plus clinique dans ces zones-là, alors qu'elles le sont." 

"Ce qui va peut-être nous aider, c'est la professionnalisation du rugby féminin en France, parce que clairement, ce qui nous met en décalage avec les Anglaises, c'est aussi ce côté-là, elles sont professionnelles et s'entraînent tous les jours", a abordé Nassira Kondé, auteure d'un doublé. "Quand on aura ces opportunités-là, ce sera peut-être kif-kif sur les matchs." Rendez-vous est pris avec le prochain Tournoi, avec un nouveau Crunch au sommet programmé le 17 mai 2026.

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